Jérusalem est la ville sainte que la Bible présente comme le trésor d’Israël. Les barrières de cette cité, vieille de plusieurs millénaires, ont été construites au début du XVIe siècle par le sultan turc Suleiman le Magnifique. Si les murs de Jérusalem sont liés à de nombreux évènements historiques ou bibliques, c’est celle de ses 8 portes que cet article vous propose de découvrir.

La porte de Jaffa
L’entrée de Jaffa est celle située le plus à l’ouest de la vieille ville. C’est en 1538 que le sultan ottoman Suleiman, dans le cadre de la reconstruction des murs de la cité antique, inaugura la porte de Jaffa.
En arabe, le nom de la porte de Jaffa est Bab Al khalil — porte de l’Ami — et fait référence à la ville sainte d’Hébron « Al Khalil ». En hébreu, ce passage s’appelle Sha’ar Yafo, ce qui signifie porte de Jaffa. Ce substantif parce que l’endroit était le début de l’ancienne route menant à la cité portuaire de Jaffa.
Juste à l’intérieur de la porte, est inscrite une déclaration en arabe qui en résumé dit qu’« il n’y a pas d’autre dieu que Dieu et Abraham ». Cela suppose que Jérusalem était ouverte essentiellement aux juifs et aux musulmans. Jusqu’au début du XXe siècle, par crainte des vols et surtout des invasions, la porte de Jaffa y compris les autres portes restait fermée et gardée la nuit.
Mais des attaques, il y en a malheureusement eu. En effet, pendant la guerre d’indépendance, les forces jordaniennes ont assiégé la vieille cité de Jérusalem. La communauté juive qui s’y trouvait a été expulsée à l’Ouest, dans la ville moderne. Des traces de balles de l’époque sont encore visibles aujourd’hui sur les murs.
Tout au long des 20 années qu’a duré le siège de Jordanie sur la vieille ville, la porte a été scellée. Ce n’est qu’en 1967 qu’elle fut rouverte et la localité unifiée.
La plupart des touristes qui visitent la vieille ville de Jérusalem aujourd’hui utilisent la porte de Jaffa pour y entrer à pied. Néanmoins, une route a été construite sur le côté sud de la porte et est de nos jours le principal point d’entrée des véhicules dans la ville.
La « nouvelle porte »
Située au nord de l’antique ville de Jérusalem, la « nouvelle porte » a été bâtie en 1889. Elle a été érigée dans le but de créer une connexion entre les nombreuses institutions chrétiennes sises à l’extérieur du mur avec le quartier chrétien à l’intérieur.
Avant la construction de la « nouvelle porte », il fallait passer par la porte de Jaffa ou de Damas pour rallier le foyer de la ville. Aussi étonnante que cela puisse paraître, l’idée est venue des Français qui avaient dans la zone plusieurs bâtiments : hôpital Saint Louis, Hospice Notre-Dame…
À l’inverse des autres entrées, « la nouvelle porte » ne dispose guère de structure de porte ou des composants architecturaux uniques.
La porte de Damas
Encore appelée porte de Naplouse ou porte du pilier, la porte de Damas se trouve au Nord. Le nom attribué à ce passage diffère en fonction des langues, des cultures et religions. En arabe, c’est Bab el-Amud, porte de la colonne. En hébreu, elle s’appelle Sha’ar Shchem ou porte de Naplouse.
La porte de Damas est à la fois la plus grande et impressionnante de la vieille ville et l’entrée principale du quartier des musulmans.
La porte de Damas parce qu’elle s’ouvre sur la route de Naplouse qui mène à Naplouse et ensuite à Damas. Cette porte a été érigée sur les ruines d’anciens passages construits durant la période du second Temple. Les Romains y avaient en effet élevé une porte reliée à la route de Neopolis et à celle de Cardo, leur principale route nord-sud à travers Jérusalem.
La porte de Damas est à la fois la plus grande et impressionnante de la vieille ville et l’entrée principale du quartier des musulmans.
Vers le milieu du XVIe siècle, un nouveau passage, à une altitude plus élevée, a été installé. C’était dans le cadre des travaux de restauration initiés par le sultan ottoman Suleiman le Magnifique. Pendant le mandat britannique, le passage sera encore rénové.
La porte de Damas est à la fois la plus grande et impressionnante de la vieille ville et l’entrée principale du quartier des musulmans.
La porte d’Hérode
Au début, la porte portait le substantif Bab-a-Sahairad et désignait par la même occasion le cimetière musulman situé en face. Elle est également appelée porte des fleurs en raison des motifs floraux gravés sur sa façade.
Son autre nom est A-sahairad, ce qui signifie « ceux qui ne dorment pas la nuit ». Il fait allusion à la résurrection future de ceux qui y sont enterrés.
L’entrée s’appelle aussi porte d’Hérode, car elle mène à l’endroit où se trouvait le palais du roi Hérode. Par ailleurs, en raison du marché hebdomadaire qui se tenait là, l’entrée d’Hérode a également été nommée la porte des moutons.
La porte des lions
La porte des lions est la seule porte ouverte côté est. Autrefois, son nom était porté des Tribus — pour les juifs – porte de Marie ou Myriam.
Mais son nom actuel lui fut donné par les juifs au cours du XIXe siècle en raison des deux paires de lions sculptées à droite et à gauche. Selon ce qui a été raconté, ces pierres représentaient l’emblème du sultan mamelouk Baybars, qui conquit le pays en 1260. Elles auraient été ensuite récupérées par les ottomans entre les résidus d’un autre bâtiment et mises en place par Suleiman Le Magnifique, celui qui édifia d’ailleurs les fortifications.
Une autre légende disait que ce sultan décida de la création des remparts parce qu’il faisait régulièrement mauvais songe : il était dévoré par les lions, car il ne protégeait pas la ville sainte de Jérusalem. C’est ce qui expliquerait la présence de lions — sculpture — qu’il avait vus sur la porte.
La porte dorée
Encore appelée Golden Gate, la porte dorée est l’entrée la plus proche du mont du Temple. Elle est située sur le mur oriental de la cité antique, face au mont des Oliviers et au cimetière juif.
Comme les autres portes de la vieille ville, la porte dorée, substantive que lui ont attribuée les chrétiens possède d’autres noms. Elle est appelée la porte de la miséricorde et porte de la vie éternelle par les Arabes. D’ailleurs, selon le Coran, c’est la porte que passera le juste pour entrer dans le royaume d’Allah le jour du jugement.
La porte dorée, à l’inverse des autres, dispose de deux entrées. La partie sud-est connue sous le substantif porte de la miséricorde. La partie septentrionale quant à elle est appelée la porte du repentir.
Ces deux sens ont une signification profonde chez les juifs. Avant de se rendre à la porte de la miséricorde, la porte sud donc, les Juifs priaient d’abord à la porte du repentir, c’est-à-dire la porte nord.
porte des ordures
Pour se rendre au mur occidental, la porte dorée est l’entrée la plus pratique de la vieille ville. La théorie populaire sur l’origine de ce nom est que les ordures de la cité et les cendres du temple étaient évacuées dans la vallée adjacente via cette porte. C’est cela qui lui a valu le surnom « porte des ordures », Sha’ar Ashpoth ou Dung Gate.
Occupée pendant la guerre de 6 jours — 1967 —, la vieille ville a été libérée par Israël. Et c’est la porte dorée qu’ils ont utilisée comme l’un des points d’entrée.
Actuellement, la porte des ordures est la plus petite des entrées de la ville malgré le fait qu’elle ait été élargie par les Jordaniens durant leur séjour. Ils l’ont fait afin de permettre aux voitures de passer. Aujourd’hui, c’est l’entrée privilégiée des bus touristiques.
En hébreu, c’est Sha’ar HaAshpot, porte des refus et Bab Al Maghariba en arabe. Ce dernier lui a été donné en mémoire des immigrants nord-africains qui vivaient à proximité au XVIe siècle.
Porte Sion
La porte Sion est la huitième porte des portes d’entrée de la vieille ville Jérusalem. Elle se trouve à l’angle sud-ouest de la vieille ville et donne un accès direct au mont Sion — au quartier arménien et au quartier juif —. Ses murs de 3,4 kilomètres de long ont été construits en 1540 sur ordre du sultan Suleiman le Magnifique. Ce sont eux qui ceinturent la ville qui ne fait que 1 min 2 s.
La porte Sion est de forme L. Ce choix a été fait pour augmenter la sécurité. Cette dernière entrée est pourvue d’un deuxième étage équipé d’installations défensives comprenant un balcon au-dessus de l’entrée où l’huile bouillante pouvait être versée sur l’assaillant. Adjacent à l’entrée, se trouve une menue fenêtre dans le mur de pierres avec une flèche fendue.
En arabe, cette porte est appelée Babel Nebi Daud, « porte du prophète David ». Ce choix, probablement parce que le roi David a été est enterré sur le mont Sion. Un autre nom attribué à cette entrée, la porte blessée. Ce substantif trouve son origine dans la guerre d’indépendance de 1948 et la guerre des 6 jours de 1967. L’endroit a été le théâtre de combats entre forces israélites et jordaniennes. Des centaines de balles ont été tirées lors des échanges de tirs. C’est la raison qui explique les cicatrices de balles encore visibles sur le mur de la porte Sion.