Euro-Shekel (EUR/ILS) : le cycle boursier

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L’histoire de la paire de devise Euro-Shekel

Le développement de la paire de devise EUR/ILS (euro-shekel) doit toujours être analysé par cycle. Toutefois, depuis la crise financière mondiale de 2007, cette paire se trouve dans un cycle baissier, c’est-à-dire dans un cycle où les cours Euro-Shekel ne font que baisser, qui semble perdurer. En effet, l’Euro-Shekel a atteint un sommet historique à 5,95 et les nombreuses épreuves européennes liées à la crise bancaire (crise de liquidité et/ou de solvabilité dans plusieurs Etats du monde) ainsi qu’à la crise des dettes souveraines qui a débuté en 2010 en raison de la crise de la dette grecque et son important déficit public n’ont fait qu’accroitre cette évolution. 

L’évolution de l’Euro-Shekel

Suite à ce point haut, l’euro a ensuite commencé à se déprécier à pratiquement 35% face au shekel israélien. En effet, rien que sur l’année 2019, l’euro a baissé de 15% dans les cours. 

En revanche, depuis le début de l’année 2020, la paire de devise Euro-Shekel semble se consolider, notamment en raison des interventions incessantes de la banque centrale israélienne sur les changes afin de limiter l’appréciation de l’ILS. En effet, environ 10 milliards de dollars ont été dépensés par le biais de ces interventions durant ces derniers mois. On peut également noter qu’au moment où la pandémie liée au covid-19 s’est déclenchée, le marché des changes a été en premier lieu favorable à l’euro. En effet, un bond de la paire de devise à un point haut de 4,20 a été constaté à la mi-mars. 

Les mesures prises par la banque centrale israélienne pour lutter contre la crise

Pour faire face à la crise sanitaire qui touche actuellement le monde entier, la banque centrale israélienne a dû mettre en œuvre plusieurs mesures financières :

  • Elle a fait diminuer son taux directeur principal à 0,1%, c’est un point bas historique.
  • Elle a fourni de nombreuses liquidités aux marchés financiers pour que ces derniers puissent continuer à financer l’économie réelle.

Elle a également pris diverses mesures afin d’éviter une hausse des taux d’intérêts :

  • Elle a fourni d’innombrables prêts aux banques.
  • Elle a procédé à des opérations de repo (fait de prêter des liquidités en échange d’un dépôt en nantissement de titres)
  • Elle a procédé à des opérations de swap (fait d’obtenir des liquidités dans diverses devises (dollar ou euro par exemple) par des banques centrales étrangères)

Toutes ces mesures ne sont pas forcément nouvelles puisque les banques centrales mettent régulièrement ces actions en œuvre lorsque le marché économique se trouve en danger. En revanche, s’il y a bien une innovation majeure à souligner, c’est le fait que la banque centrale israélienne a déclenché un programme de rachats d’actifs, de Quantitative Easing (QE) durant la crise du coronavirus. En règle générale, ce type de programme est mis en œuvre uniquement par les économies les plus développées. Cependant, avec la pandémie, plus de douze Etats émergents, dont l’Israël, le Chili ou encore la Pologne, ont mis en œuvre ce programme afin de pouvoir garantir des conditions d’emprunt convenables aux différents Etats.

L’état actuel de la paire Euro-Shekel

Le shekel a largement redressé la barre après ses heures sombres de la mi-mars où le cours était monté jusqu’à 4,20 avec le début de la crise du coronavirus. En effet, dès la fin du mois d’avril le shekel s’est retrouvé dans une bonne dynamique en redescendant à 3,80. La devise israélienne est désormais, au 10 novembre 2020, à 3,99 pour un euro, soit 0,25 centimes d’euros pour 1 shekel. Cette hausse s’explique par la deuxième vague des cas de covid-19 en Israël. En effet, le gouvernement israélien a dû prendre certaines mesures économiques comme la fermeture des bars, des entreprises ou encore des plages, ce qui a fait repartir le shekel dans un cycle baissier.

Pour le gouverneur de la banque centrale israélienne, Amir Yaron, les nombreuses fermetures ont effectivement coûté environ 800 millions de shekels (soit 204 millions d’euros) à l’économie du pays, et cela pour chaque semaine de confinement. 

Vers quel futur la paire de devise Euro-Shekel se dirige t-elle ?

Le futur du cours EUR/ILS semble globalement positif malgré quelques facteurs négatifs.

En effet, au titre des facteurs haussiers pour le shekel, nous pouvons parler de l’excédent des comptes courants en Israël, les nombreuses rentrées d’argent liées aux exportations de gaz naturel, ainsi que le potentiel rebond de croissance en Israël qui est attendu pour 2021.

En revanche, ce cours a également quelques facteurs baissiers concernant le shekel, comme la nouvelle vague du coronavirus et l’incertitude concernant la commercialisation d’un vaccin qui mettra fin à la circulation du virus et donc à la crise économique, le fort rebond de l’aversion au risque (fait pour un investisseur d’automatiquement choisir la possibilité d’investissement qui minimise son risque de perte plutôt que de choisir celle qui pourrait lui offrir les meilleures perspectives de gain) ainsi que le différentiel d’activité économique favorable à la zone euro à l’heure actuelle. 

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