L’appellation « cité de David » est utilisée dans la Bible pour situer la vieille ville de Jérusalem du temps du roi David qui serait le troisième roi de la monarchie unifiée de l’État d’Israël. Elle se trouve ainsi sur l’emplacement d’origine du mont du Temple entre la vallée antique de Tyropoeôn et la vallée de Cédron. Il ne faut pas la confondre avec le quartier arabe de Silwan qui se trouve au sud-est. C’est justement la vallée de Cédron, à l’est, qui délimite ces deux sites. Retour dans cet article sur l’historique de la cité de David.
Historique de la cité de David
La cité fut fondée par les Jébuséens deux mille ans avant les récits bibliques et nommée de manière éponyme « cité de Jébus ». La Bible relate qu’elle fut prise par le roi David en -1004 avant Jésus Christ et serait alors devenue « la cité de David ». Elle se situe sur le mont Sion appelé aujourd’hui mont du Temple, plus précisément sur la colline de l’Orphel et serait d’après le livre des Psaumes, entourée de collines.
La seule source naturelle (source de Gihon) existant alors dans la région de Jérusalem serait localisée au sein de la cité de David. Selon l’archéologue israélienne Eilat Mazar, c’est près de cet endroit que fut érigé le palais de David. Mais, d’autres historiens pensent qu’il s’agirait plutôt d’une forteresse datant de l’époque des Jébuséens.
La présence juive moderne
En 1882, de nombreux immigrants juifs du Yémen arrivèrent à Jérusalem. Cette communauté étant très pauvre, beaucoup n’eurent pas les moyens de se loger dans les appartements de la Vieille Ville et s’installèrent donc dans les grottes près des vestiges du Premier Temple.
Les habitants du quartier American Colony aidèrent ces immigrés du Yémen en leur offrant des denrées alimentaires, des vêtements, et de l’argent.
L’élan de solidarité s’intensifia jusqu’à atteindre le rédacteur du journal Haravatselete, Mr Dov Frumkin. Il créa alors une association pour aider les personnes les plus démunies de la communauté juive. Un vrai village fut construit au pied du mont des Oliviers pour loger les Yéménites.
Ces familles s’intégrèrent et achetèrent des terrains en bordure du village pour construire quarante-cinq maisons supplélentaires. Une synagogue, une infirmerie, une garderie et une épicerie furent également construits sur les terrains achetés par les membres de cette communauté.
Le village, proche de la communauté arabe de Silwan, vit en parfaite harmonie avec ses voisins. Mais, entre 1920 et 1936, de nombreux massacres de juifs perpétrés par les populations arabes, notamment ceux de Hébron, eurent lieu au sein d’Israël.
Preuve de la solidarité entre le village Yéménite et celui de Silwan, aucun juif ne fut inquiété durant cette période troublée. Les habitants juifs du village rédigèrent alors une lettre pour remercier la famille palestinienne Ghozlan dirigeait alors le village de Silwan.
Voici un extrait de cette dernière : « Nous […] devons déclarer publiquement que nous exprimons notre gratitude au cher et honnête homme, l’honorable haj Mohammed Ghozlan, un de nos respectables frères arabes, résidents du village de Shiloah-Silwan, et ses généreux amis, qui ont fait preuve d’une compassion exceptionnelle et d’une bienveillance envers leurs voisins, les résidents juifs du village de Shiloah, pendant les jours d’émeutes en 1929, quand ils n’ont pas permis aux bandes d’émeutiers de nous faire du mal… ».
Toutefois, la situation devient plus tendue à partir de 1938. La communauté juive de Silwan est alors évacuée par les Britanniques pour assurer sa sécurité. Les derniers assurent aux villageois qu’ils pourront regagner leur maison une fois que la crise sera passée.
Un site archélogique de premier plan
Le Cité de Davis est le premier site archéologique en ce qui concerne les fouilles bibliques en Israël. C’est l’une des destinations phares pour de nombreux archéologues à travers le monde. En effet, on découvre régulièrement de nouveaux éléments facinants sur Jérusalem à l’époque du Roi David.
Dans le courant de l’année 2011, trois archéologues publient un article mettant en avant que la cité de David ne serait pas le site d’origine actuel de la ville de Jérusalem. Ils étayent leur hypothèse en avançant le manque de preuves de l’occupation du site malgré les récits bibliques qui parlent d’une population importante.
Ils avancent que le site originel de la ville de Jérusalem se situerait en réalité sous le mont du Temple. Mais reconnaissent toutefois qu’ils ne peuvent mettre en avant aucune preuve, car il est aujourd’hui impossible de réaliser des fouilles archéologiques sur le site.
Visiter la Cité de David
En plus d’être un site archéologique de premier plan, la cité de David est aussi un parc national ouvert à la vistite. C’est une attraction à ne pas manquer à Jérusalem.
Au sein du parc naturel de la Cité de David, il est possible de visiter le Projet de fouille de Emek Tzurim, de faire un tour en Segway dans la Forêt de la Paix, de découvrir la « Petra de Jérusalem » qui se trouve au pied des monuments de la vallée du Kidron, appelée dans la Bible la vallée des Rois. Et bien sûr, visiter la cité des rois et des prophètes où se sont déroulé les plus grands récits bibliques.
La Fondation Ir David
Aussi appelée « Elad », un accronyme hébraïque signifiant « Cité de David », la fondation Ir David a été fondée en 1986. Son objectif est de renfoncer les liens qui unissent les Juifs et Jérusalem. Cette fondation travaille pour établir et préserver la communauté juive de la cité de David. Le tourisme, les fouilles archéologiques, la recherche, l’éducation, et l’achat de maisons et de terres du village arabe de Silwan sont autant de moyens mis en oeuvre pour arriver à son objectif. Depuis les années 1990, des familles juives vivent aux côtés des familles Arabes sur ce qui était jadis la cité de David.