
Élément fondamental du judaïsme, Shabbat (en hébreu : שבת, qui veut dire cessation ou faire la grève), est le jour de repos assigné le samedi au septième jour de la semaine juive, qui commence dès la tombée de la nuit le vendredi soir.
Le Shabbat est considéré comme un jour hors du temps, un jour durant lequel toutes les activités extérieures doivent être réduites. Il s’agit d’un moment privilégié qui permet de se consacrer à Dieu, de se ressourcer, et de se concentrer sur sa famille et son foyer. Débutant le vendredi, 18 minutes avant le coucher du soleil pour se terminer le samedi après l’apparition de 3 étoiles moyennes dans le ciel (soit environs 40 minutes après le coucher du soleil), Shabbat est marqué par une série de prescriptions et d’interdits.
Shabbat dans les textes
Symbole de repos après l’activité, ce septième jour qui consacre la cessation de toutes activités renvoie au septième jour de la création du monde indiqué dans la Genèse 2:2-3
« Dieu acheva au septième jour Son œuvre, qu’il avait faite, et Il S’abstint au septième jour de toute son œuvre, qu’il avait faite. Et Dieu bénit le septième jour, et Il le sanctifia, car en ce jour, Il S’abstint de toute Son œuvre qu’il avait créée en la faisant. »
L’observance de Shabbat est mentionnée à d’autres reprises dans la Torah, tout d’abord dans l’Exode 20:8-11. « Souviens-toi du jour du repos, pour le sanctifier. Tu travailleras six jours, et tu feras tout ton ouvrage. Mais le septième jour est le jour du repos de l’Éternel, ton Dieu : tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bétail, ni l’étranger qui est dans tes portes. Car en six jours l’Éternel a fait les cieux, la terre et la mer, et tout ce qui y est contenu, et il s’est reposé le septième jour : c’est pourquoi l’Éternel a béni le jour du repos et l’a sanctifié. »
Cette prescription est aussi présente dans le Deutéronome 5:12-15
« Observe le jour du repos, pour le sanctifier, comme l’Éternel, ton Dieu, te l’a ordonné. Tu travailleras six jours, et tu feras tout ton ouvrage. Mais le septième jour est le jour du repos de l’Éternel, ton Dieu : tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bœuf, ni ton âne, ni aucune de tes bêtes, ni l’étranger qui est dans tes portes, afin que ton serviteur et ta servante se reposent comme toi. Tu te souviendras que tu as été esclave au pays d’Égypte, et que l’Éternel, ton Dieu, t’en a fait sortir à main forte et à bras étendu : c’est pourquoi l’Éternel, ton Dieu, t’a ordonné d’observer le jour du repos. »
A côté de la Torah, Le livre de prières juives (Tanakh et Siddour) définissent trois rôles au Shabbat.
Il s’agit tout d’abord de commémorer la rédemption des israélites de l’esclavage en Égypte, puis de louer la création du monde par Dieu et l’abstention qui fut faite de toute activité créatrice au septième jour. Shabbat invite enfin à l’introspection des temps messianiques, c’est-à-dire à une réflexion sur la destinée finale du peuple juif et du monde en général.
Principe fondamental du judaïsme, ce temps consacré à Dieu, et par extension à sa famille, permet d’abandonner le monde profane pour entrer dans le temps sacré du Shabbat. Celui ou celle qui observe Shabbat se souvient ainsi de la création en abandonnant tout travail, bannissant de son esprit les angoisses et oppressions intérieures pour un repos libérateur de l’âme.
Élément fondamental du judaïsme, Shabbat (en hébreu : שבת, qui veut dire cessation ou faire la grève), est le jour de repos assigné le samedi au septième jour de la semaine juive, qui commence dès la tombée de la nuit le vendredi soir pour se terminer le lendemain soir à la tombée du jour.
Le Shabbat est considéré comme un jour hors du temps, un jour durant lequel toutes les activités extérieures doivent être réduites. Il s’agit d’un moment privilégié qui permet de se consacrer à Dieu, de se ressourcer, et de se concentrer sur sa famille et son foyer. Débutant le vendredi, 18 minutes avant le coucher du soleil pour se terminer le samedi après l’apparition de 3 étoiles moyennes dans le ciel (soit environs 40 minutes après le coucher du soleil), Shabbat est marqué par une série de prescriptions et d’interdits (les 39 melakhot).
Shabbat dans les textes
Symbole de repos après l’activité, ce septième jour qui consacre la cessation de toutes activités renvoie au septième jour de la création du monde indiqué dans la Genèse 2:2-3
« Dieu acheva au septième jour Son œuvre, qu’il avait faite, et Il S’abstint au septième jour de toute son œuvre, qu’il avait faite. Et Dieu bénit le septième jour, et Il le sanctifia, car en ce jour, Il S’abstint de toute Son œuvre qu’il avait créée en la faisant. »
L’observance de Shabbat est mentionnée à d’autres reprises dans la Torah, tout d’abord dans l’Exode 20:8-11. « Souviens-toi du jour du repos, pour le sanctifier. Tu travailleras six jours, et tu feras tout ton ouvrage. Mais le septième jour est le jour du repos de l’Éternel, ton Dieu : tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bétail, ni l’étranger qui est dans tes portes. Car en six jours l’Éternel a fait les cieux, la terre et la mer, et tout ce qui y est contenu, et il s’est reposé le septième jour : c’est pourquoi l’Éternel a béni le jour du repos et l’a sanctifié. »
Cette prescription est aussi présente dans le Deutéronome 5:12-15
« Observe le jour du repos, pour le sanctifier, comme l’Éternel, ton Dieu, te l’a ordonné. Tu travailleras six jours, et tu feras tout ton ouvrage. Mais le septième jour est le jour du repos de l’Éternel, ton Dieu : tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bœuf, ni ton âne, ni aucune de tes bêtes, ni l’étranger qui est dans tes portes, afin que ton serviteur et ta servante se reposent comme toi. Tu te souviendras que tu as été esclave au pays d’Égypte, et que l’Éternel, ton Dieu, t’en a fait sortir à main forte et à bras étendu : c’est pourquoi l’Éternel, ton Dieu, t’a ordonné d’observer le jour du repos. »
A côté de la Torah, Le livre de prières juives (Tanakh et Siddour) définissent trois rôles au Shabbat.
Il s’agit tout d’abord de commémorer la rédemption des israélites de l’esclavage en Égypte, puis de louer la création du monde par Dieu et l’abstention qui fut faite de toute activité créatrice au septième jour. Shabbat invite enfin à l’introspection des temps messianiques, c’est-à-dire à une réflexion sur la destinée finale du peuple juif et du monde en général.
l’Éternel, ton Dieu : tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bœuf, ni ton âne, ni aucune de tes bêtes, ni l’étranger qui est dans tes portes, afin que ton serviteur et ta servante se reposent comme toi. Tu te souviendras que tu as été esclave au pays d’Égypte, et que l’Éternel, ton Dieu, t’en a fait sortir à main forte et à bras étendu : c’est pourquoi l’Éternel, ton Dieu, t’a ordonné d’observer le jour du repos. »
Principe fondamental du judaïsme, ce temps consacré à Dieu, et par extension à sa famille, permet d’abandonner le monde profane pour entrer dans le temps sacré du Shabbat. Celui ou celle qui observe Shabbat se souvient ainsi de la création en abandonnant tout travail, bannissant de son esprit les angoisses et oppressions intérieures pour un repos libérateur de l’âme.
Shabbat, « Garde et souviens-toi »
La veille du 7e jour, chacun est ainsi invité à abandonner le monde profane pour entrer dans le temps sacré du Shabbat. Ce passage d’un temps à un autre est symbolisé par deux bougies allumées par les femmes, dans le respect des textes, pas plus tard que 18 minutes avant l’heure du coucher du soleil. Cette première mitzvah accomplie, le temps sacré débute alors par la sanctification du jour de Shabbat. A trois reprise, chacun récitera le « Kiddouch chel yom Shabbat » : au début de Shabbat avant le premier repas avec une coupe de vin cacher, puis le lendemain matin après la prière du matin, et enfin lors du second repas. La fin de Shabbat le samedi soir au coucher du soleil sera marquée par la récitation de la « Havdalah » (séparation), accompagnée d’une coupe de vin, d’épices odorantes et d’une bougie à deux mèches qui commémore le premier feu qu’Adam et Ève ont allumé après le tout premier Shabbat.
Ce temps de Shabbat qui invite à entrer dans une nouvelle lumière est aussi marqué par des recommandations et des interdits. Chacun est invité à partager trois repas sompteux. Les deux premiers devant débuter par le partage de deux tresses de pain traditionnels (ou ‘hallah) une fois les mains lavées d’une manière spécialement prescrite. Le troisième repas (Seoudah chlichit) sera différent des deux autres, plus neutre et plus léger, à base de produits laitiers par exemple. Chacun est aussi invité lors de Shabbat à vêtir de ses plus beaux habits et à honorer ce temps (Kavod Shabbat) en faisant un effort la semaine suivante afin de préparer le Shabbat à venir.
Shabbat, élément le plus important de la vie juive, est un temps si particulier, que le choix des paroles, les comportements et les actions doivent être en cohérence avec ce saint jour. Le prophète Isaïe en rappelle toute l’importance de ce jour : « Si tu retiens ton pied, à cause du Shabbat, de vaquer à tes affaires en Mon saint jour, et que tu appelles le Shabbat un délice, le saint de l’Éternel honoré, et que tu l’honores en t’abstenant de suivre tes voies ordinaires, de t’occuper de tes affaires et de prononcer des paroles ». Isaïe 58,13.
Les repas de Shabbat
Il en existe de très nombreux selon les communautés juives, mais dans tous les cas, ils sont composés de tout ce qui est festif et délicieux. Pour certains, on dégustera un ragoût de haricots (mijoté selon les prescriptions sur une flamme basse depuis le début du Shabbat). Pour d’autre, on partagera le « tcholent » ou « dafina », un plat à base de viande. Ces repas seront accompagnés d’histoires, de chants et d’idées de la Torah ; ces repas devant être aussi des délices pour l’âme.
Un moment pour se retrouver
Shabbat n’est pas seulement un moment qui privilégie la famille. Les offices du matin sont en effet généralement accompagnées de réceptions communautaires lors de laquelle un déjeuner légér est servi. C’est un moment pour faire connaissance avec d’autres membres de la communauté ou de profiter d’un instant en compagnie de ses amis juifs.
Les 39 melakhot (travaux ou activités interdites lors de Shabbat)
Le temps sacré de Shabbat est, comme cela a été indiqué à plusieurs reprises, marqué par des interdictions. Trente-neuf catégories d’activité de base (hébreu : ל »ט אבות מלאכה lamed thet avot melakha) sont interdites le Shabbat.
Ces melakhot sont appelées avot (littéralement : « pères »), et donnent lieu à des sous-catégories, appelées toledot (littéralement : « descendance »), correspondant à des travaux interdits du fait de leur proximité avec les melakhot.
Selon la Michna Shabbat, ces activités sont :
Labourer/un champ
Semer/des graines
Moissonner (ou cueillir)/des fruits
Lier en gerbes (amasser)
Battre les céréales pour les dégager
Vanner au vent
Trier pour séparer grains et déchets
Passer au crible pour trier
Moudre/une graine ou une plante
Pétrir/le pain
Cuire au four/un plat
Tondre/le gazon
Laver la laine/laver un linge
Peigner la laine
Teindre la laine Filer Ourdir Lier / nouer Tisser deux fils Séparer deux fils de la trame Faire un nœud Défaire un nœud Coudre deux points Découdre Capturer Abattre la bête (tuer) Écorcher ou dépecer Tanner Racler/gratter un fond de plat Tracer des traits, régler, retirer les poils |
Découper la peau Écrire plus de deux signes ou lettres Effacer plus de deux signes ou lettres Construire Démolir en vue de bâtir Éteindre un feu Allumer un feu Finir une œuvre Transporter d’un domaine privé dans un domaine public, ou sur une distance de plus de quatre coudées dans le domaine public. |
Pour plus d’explications, ces 39 melakhot sont détaillées ci-dessous selon une répartition en 12 catégories.
Zoréa (planter)
Un des interdits de Shabbat porte sur toute activité favorisant la croissance végétale, même quand cette action serait réalisée par inadvertance, comme le simple fait de laisser tomber au sol une graine ou un noyau qui pourrait germer et produire une plante.
Les dérivés (toladot) de cette action sont les suivants : arroser l’herbe, tailler les arbres, désherber (pour favoriser la croissance des plantes), répandre pesticides et engrais. De manière plus pratique, lors de Shabbat, on ne met pas non plus en marche le système d’arrosage, on ne déplace pas les plantes pour le mettre au soleil (afin de favoriser leur croissance), ni encore faire une bataille d’eau sur la terre ou sur l’herbe.
‘Horech (labourer)
L’action de labourer le sol permet d’ameublir le sol et de le rendre fertile. Il n’y a pas de surface minimum à observer car, le simple fait de gratter le sol avec sa chaussure est considéré comme ‘horech.
Les dérivés (toladot) de cette action sont les suivants : verser de l’eau sur le sol pour adoucir la terre et favoriser la plantation, niveler le sol, remplir un trou de terre ou déplacer des cailloux. De manière courante, il faut éviter de traîner une chaise sur le sol, ratisser le gazon ou encore gratter sa chaussure sur le sol.
Kotser (récolter)
Récolter, et par extension toute activité dans laquelle un outil est utilisé pour détacher une plante, une branche ou un fruit de sa source de croissance est aussi interdit lors de Shabbat.
Cette action peut aussi s’appliquer aux humains et aux animaux. Tondre la laine d’un mouton, se couper les cheveux ou les ongles entrent dans cette catégorie.
Ce melakha se traduit par l’interdiction de soulever un pot de fleur perforé du sol (la plante tire sa nourriture du sol), de secouer un arbre pour en faire tomber les fruits ou encore cueillir un fruit ou un légume à la main alors que celui-ci est habituellement coupé avec un outil.
Décrets rabbiniques au fil des siècles ont détaillé cette melakha de koster. Il est précisé par exemple que le jour de Shabbat il ne faut pas grimper aux arbres, ni s’asseoir, ni s’appuyer dessus. Placer ou retirer un objet posé sur un arbre est aussi interdit. Toujours à propos des arbres il est interdit lors de Shabbat de sentir un fruit encore accroché dessus. Cette melakha précisée par des décrets rabbiniques précise aussi qu’il ne faut pas manger le fruit tomber d’un arbre. En ce qui concerne les animaux, il est interdit de faire usage ou de monter un animal le jour de Shabbat. Par extension, faire tirer un chariot ou une calèche par un cheval est aussi interdit.
Kotser dans la vie courante. On retrouve ce qui est décrit plus haut. C’est-à-dire grimper aux arbres, cueillir des fleurs, s’allonger sur un hamac ou une balançoire fixés sur un arbre, jouer dans une cabane dans un arbre ou encore ramasser des fruits tombés au sol sous un arbre.
Méamer (rassembler)
Toujours sur le thème d’action qui se rapporte à des travaux agricoles, lier ou rassembler des produits issus du sol, comme cela est le cas dans un champ, est interdit le jour de Shabbat. Cela concerne tous les végétaux, y compris ceux non comestibles.
Si cela concerne les travaux liés aux cultures et aux récoltes, le fait de « rassembler » est associé à d’autres actions, comme celle de percer des dattes pour les enfiler sur une ficelle (donc de les rassembler) tout comme il est interdit de réaliser des brochettes de fruits à partir de fruits entiers.
Des décrets rabbiniques ont étendu cette action de rassembler à toute action de collecte d’objets, même d’origine non végétale. Tout comme indiqué ci-dessus, le rassemblement n’est interdit qu’à l’endroit où les articles ont été produits.
Dans la vie courante, lors de Shabbat, il ne faut pas rassembler des bouts de bois dans un jardin pour en faire un tas, ni ramasser des fruits tombés d’un arbre pour les mettre dans un panier (les rassembler).
Dash (battre)
Le battage, c’est à dire fouler un produit au sol ou en utilisant un outil comme un fléau pour extraire des graines d’une plante par exemple est interdit le jour de Shabbat. Plus généralement, Dash est l’idée de retirer un aliment ou un liquide de leur contenant d’origine. Par contre, le fait d’éplucher un légume ou peler un fruit pas inclus dans cette melakha, car cela ne correspond pas à une action de battage. Il faudra cependant ne pas utiliser un éplucheur le jour du Shabbat, mais un couteau.
Les activités suivantes associées à Dash sont aussi interdites. Il s’agit de retirer les pois et haricots de leur gousse non comestible, traire une vache (on retire le lait), presser du raisin ou des olives. Dans la même idée de battre pour extraire, il n’est pas possible non plus d’essorer des vêtements ou du tissu.
Des décrets rabbiniques ont complété cette melakha. L’interdiction de presser le raisin et les olives a été étendue à tous les fruits, car ceux-ci, comme les oranges par exemple, sont pressées pour leurs jus. Il est également interdit de piler de la glace pour la faire fondre ou de décongeler quelque chose dans un liquide.
De manière courante, lors de Shabbat, il faudra d’abstenir d’essorer une serviette lorsqu’on l’utilise pour essuyer un liquide, d’utiliser une éponge pour faire la vaisselle ou encore de presser un citron dans verre.
Zoré (vanner)
Le vannage, autrement dit le fait d’enlever l’enveloppe naturelle du grain (la balle) généralement réalisé en jetant le grain en l’air pour que l’air et le vent déplacent la balle plus légère est aussi un interdit le jour de Shabbat. Plus largement, cette melakha inclut la dispersion de toutes choses comestibles ou non par l’air ou le vent. C’est le cas par exemple dans le fait de cracher, mais aussi de secouer une nappe à l’extérieur après un repas ou encore souffler sur la couverture d’un livre poussiéreux.
Borèr (trier)
Il s’agit ici simplement de trier à la main ou avec un ustensile des éléments mélangés. Si le tri des objets, comme le cas de livres qu’on souhaite par exemple classer dans une bibliothèque, est facilement évitable le jour de Shabbat, respecter la melakha de borèr est plus complexe pour ce qui concerne les aliments. Sur ce point, de nombreuses recommandations ont été instaurées, même si l’utilisation de couverts pour sélectionner les aliments qu’on souhaite manger immédiatement dans son assiette n’est pas interdit car la finalité n’est pas de trier, mais de consommer. Borèr distingue donc dans un mélange, ce qui est désiré de ce qui ne l’est pas, selon l’intention du geste.
Dans le cas courant, lorsqu’on est à table le jour de Shabbat, il faut prendre ce que l’on veut d’un plat proposé et non retirer ce que l’on ne veut pas. Il faut aussi sélectionner les aliments à la main, même si une fourchette ou une cuillère peuvent être utilisés car entrant dans un processus de consommation et non de tri.
Par extension, il n’est pas possible de choisir un élément dans un mélange avec l’intention de l’utiliser plus tard. Pour trier, il faut obligatoirement utiliser un ustensile dédié à cela.
De manière courante, lors de Shabbat, selon la melakha de borèr, il ne faut pas retirer des légumes pourris d’un sac ou d’un panier, retirer les arêtes d’un poisson, trier par exemple des cuillères dans une pile de fourchettes, éplucher des légumes ou des fruits bien avant le repas. Ce tri concerne aussi des objets comme les pièces d’un jeu mélangé ou des livres déplacés.
To’hèn (moudre)
Moudre renvoi à une action de piler ou de fragmenter quelque chose en morceaux plus petits. C’est le cas classique lorsqu’on transforme le blé en farine. Cela ne concerne que les aliments provenant du sol. Couper un fromage en tranche ou hacher de la viande cuite ne sont pas interdits. Par contre, il n’est pas permis d’utiliser une rape ou un pilon le jour de Shabbat pour piler ou broyer des aliments, même dans le cas d’une consommation immédiate.
Par extension à cette melakha de borèr, il n’est pas non plus autorisé de couper des bûches pour en faire du bois de chauffage ni de découper des bandes de tissus d’un vêtement. Le jour de Shabbat, il ne faut pas non plus effriter une motte de terre ni émincer des légumes.
De manière pratique, il ne faut pas utiliser une râpe ou un presse purée le jour de Sabbat, ni couper les légumes le matin de Shabbat pour un repas qui aurait lieu beaucoup plus tard.
Méraked (tamiser)
Cette melakha rappelle et complète celles de borèr (trier) et zoré (vanner) car il s’agit ici aussi de séparer ou de trier, par un autre moyen, des élements mélangés afin de ne garder que ceux qu’on souhaite. Ici, cela renvoie à l’utilisation d’un ustensile, comme un tamis ou une passoire, pour trier des aliments.
De manière courante, il ne faut pas le jour de Shabbat extraire la vinaigrette d’une salade avec une passoire, préparer du café avec une cafetière à piston, ni encore préparer la farine de matsa en versant le matsa broyé dans un tamis.
Lach (pétrir)
Cette melakha regroupe toutes les actions qui visent à rassembler, en une seule masse, des petites particules dispersée à l’aide d’un liquide. Cela concerne aussi bien les aliments que les éléments non comestibles. Ces éléments réunis forment alors une pâte plus ou moins liquide. Les interdits bibliques et rabbinique diffèrent cependant selon la nature de la pâte obtenue. Du point de vue biblique, Lach est interdit si seulement l’action de pétrir conduit à la réalisation d’une pâte épaisse (belila ava) impossible à verser comme un liquide. Selon les presciptions d’ordre rabbinique, réaliser un mélange versable (Belila raka) est aussi interdit.
De manière courante, outre les actions décrites ci-dessus, il convient lors de Shabbat de ne pas réaliser de mélange de céréales (pour bébé ou pour un porridge par exemple), de préparer une vinaigrette épaisse, ni de mélanger de l’au et du sable pour confectionner des châteaux de sable.
Bichoul (cuire)
Cuire, c’est à dire améliorer une substance alimentaire ou non par la chaleur, est interdit lors de Sbabbat. Ainsi, consommer des plats chauds le jour du Shabbat est une mitsva. Toutefois, le degré de cuisson d’un aliment donne lieu à de nombreuses interprétations. Si pour certaines autorités rabbiniques on peut cuire un aliment jusqu’à la moiter de sa cuisson, d’autres l’autorisent jusqu’au trois quart, alors que certains évoquent une cuisson au-dessous de 43°C.
Si réchauffer un liquide est une mitsva, réchauffer un aliment solide déjà cuit comme le pain est autorisé selon certaines conditions. En effet, un aliment déjà cuit a subi un changement significatif et le chauffer à nouveau n’ajoute rien à son état. Lors de Shabbat, il n’est pas non plus autorisé de réchauffer un aliment en ajoutant un élément chaud à une préparation. Une attention particulière doit aussi être apporté aux ustensiles de cuisson utilisés. Il convient en effet de ne pas conserver les éléments cuits ou réchauffés (selon les prescriptions ci-dessus) dans le récipient de cuisson car la chaleur continue à se diffuser. Dans la même idée, remettre des aliments dans une casserole qui était sur le feu constitue une transgression biblique.
D’autres interdictions rabbiniques doivent être observées lors de Shabbat. Laisser par exemple la nourriture sur la cuisinière avant le début de Shabbat n’est pas autorisé ; certaines autorités rabbiniques recommandant même de couvrir les boutons de la gazinière lors de Shabbat.
De manière courante, lors de Shabbat, il faut veiller à ne pas verser de l’eau chaude directement d’une bouilloire sur du café ou du thé. Ce jour-là, il ne faut pas non plus assaisonner le cholent encore chaud dans la casserole dans laquelle il a été cuit, ni retirer le couvercle d’un pot de cholent s’il n’est pas encore complètement cuit
Melabèn (lessiver)
Lessiver ou blanchir, dans le but de nettoyer ou améliorer l’aspect d’un tissu est interdit lors de Shabbat.
En pratique, lorsqu’un tissu ou un vêtement est sale ou taché, il ne faut pas verser du liquide pour nettoyer. Dans le cas de matériaux non absorbants, comme de chaussures boueuses par exemple, on ne peut verser que de l’eau, sans frotter ni gratter. Pour certaines autorités rabbiniques, le simple fait de mouiller un vêtement constitue une melakha.
Par extension, le jour de Shabbat, il ne faut pas brosser un chapeau pour en enlever la poussière. Il est aussi interdit d’essorer un tissu humide. Si on souhaite sécher de la vaisselle ou des verres, il faudra veiller à ce que l’eau qui imbibera le torchon ne coule pas.
De manière courante, il faudra veiller à ne pas mouiller avec de l’eau une tache sur un vêtement, à ne pas utiliser une éponge, ni à pré-traiter des vêtements avec un détachant.
Gozez (tondre)
Tondre, et par extension, couper, déraciner des cheveux, des poils, des ongles, soit tout ce qui pousse sur une personne ou un animal est interdit lors de Shabbat. Enlever des peaux mortes, des verrues ou des boutons est également interdit dans le cadre de la melakha. Pour les animaux, Gozez est interdit même après que la peau de celui-ci ait été retirée.
Il y a des situations où il convient d’être attentif pour ne pas contrevenir à cette prescription. C’est le cas lorsqu’on se coiffe le jour de Shabbat. Il convient d’utiliser un peigner avec délicatesse, ou mieux, employer une brosse souple conçue pour ce jour. Dans tous les cas, il s’agira d’arranger les cheveux et non pas de défaire les nœuds. Pour retirer un pansement, il faut ainsi d’abord essayer de le décoller avec de l’eau ou de l’huile. Se ronger les ongles ce jour-là est aussi interdit.
Menapets (peigner)
Peigner des fibres enchevêtrées et non transformées dans un objectif de démêler les brins est interdit lors de Shabbat.
Ce qui est permis et encouragé lors de Shabbat
Loin de mettre un terme à toute activité humaine, plusieurs activités sont encouragées lors de Shabbat. Ce jour là sera passé en famille. Ce sera aussi l’occasion d’inviter des hôtes, rendre visite à la famille ou à des amis (selon une distance de déplacement permis). Shabbat, c’est aussi assister aux offices à la Synagogue et chanter les zemirot (chansons de Shabbat généralement chantées lors des repas). Les rapports sexuels conjugaux, en particulier le vendredi soir, sont encouragés lors de Shabbat, tout comme la lecture, l’étude, la méditation, la discussion autour des textes sacrés (Torah, Michna, Talmud, Halakha, Midrach, entre autres). De manière générale, lors de Shabbat, il s’agit de ne s’engager que dans des activités joyeuses et reposantes pour faire écho à la sainteté de ce jour. Dans cette perspective, le judaïsme réformé a ainsi indiqué que toute activité professionnelle habituelle devraient être alors évitées.