fbpx

lun' 04 Nov' 2024

Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Qu’est-ce que la guerre d’usure dans le conflit israélo-arabe ?

Table des matières

Utilisé à l’origine par les états-majors lors de la Première Guerre mondiale, le terme de « guerre d’usure », elle définit une guerre qui s’installe durablement dans un lieu précis. On peut également parler de « guerre de position » en opposition à « guerre de mouvement ». Ce blocage fut sinistrement illustré sur le front de la Somme en 1916 en France. Durant des mois, aucune des deux parties ne se replie et les combats sont fréquents teintés d’une rage de vaincre. Ce type de conception mène généralement à de gros carnages et la perte de milliers d’hommes de terrain. Par extension, ce terme fut utilisé pour désigner une période significative dans le conflit israélo-arabe entre 1948, date de création de l’État d’Israël, et 2006 date de la dernière guerre au Liban. Voyons dans cet article qu’est-ce que la guerre d’usure dans le conflit israélo-arabe.

Qu’appelle-t-on « guerre d’usure » ?

La guerre d’usure se tient dans la péninsule du Sinaï entre juillet 1967 et août 1970. Elle oppose les Israéliens à une coalition arabe, formée de l’Égypte, de quelques membres de l’OLP (Organisation de libération de la Palestine), de la Jordanie et soutenue par l’Union soviétique. On dénombre 275 000 hommes du côté israélien, 200 000 du côté de l’Égypte et 15 000 soviétiques. C’est le président égyptien Gamal Abdel Nasser qui emploie ce terme pour la première fois. Voici ce qu’il déclare le 23 juin 1969 : « Je ne peux envahir le Sinaï, mais je peux casser le moral d’Israël par l’usure. » 

Le but de Nasser est d’obliger les Israéliens à quitter la zone stratégique du canal de Suez en comptant sur l’Union soviétique et ses livraisons en armement. En 1968, la situation n’a pas évolué et les tensions sont très vives entre les deux camps. La ligne Bar-Lev est alors construite par Israël. Il s’agit d’une longue chaîne de fortification (environ 200 km), servant d’abri aux soldats israéliens, érigée tout le long du canal.

Le 31 octobre de la même année, une offensive israélienne est menée au nord de la frontière avec les Égyptiens. La position de Banaj Hamadi sera alors détruite. Mais, l’armée israélienne manque de matériel aquatique pouvant servir à traverser les eaux du canal. Pour cette raison et d’autres problématiques d’ordre politique, elle se résout donc à ne pas envahir les terres situées sur l’autre rive. S’ensuivent quelques mois plus calmes, mais en mars 1969, l’Égypte tire sur les positions israéliennes placées le long du canal de Suez.

Israël contre-attaque le 20 juillet 1969 en bombardant les fiefs égyptiens longeant le canal. Pris de panique, 750 000 personnes abandonneront leurs habitations pour fuir l’attaque aérienne. Au début de l’année 1970, l’Égypte est massivement réapprovisionnée en arme par les Soviétiques. Des matériels de haute technologie sont mis à la disposition des militaires égyptiens tels que des missiles sol-air, des canons terre-air, des stations radio et des avions.

Des techniciens et pilotes accompagnent cet armement et ces appareils afin de prêter main-forte à l’Égypte. De plus, 15 000 soldats soviétiques sont envoyés en Égypte pour combattre conjointement avec les Égyptiens. Suite à cette livraison, le premier combat aérien s’opère le 18 avril 1970. Les militaires israéliens abattent cinq appareils de type MiG et la Russie pousse alors les Égyptiens à accepter le cessez-le-feu.

L’opération militaire israélienne Tarnegol 53

Il est important de parler de l’opération Tarnegol 53 lorsque l’on évoque la guerre d’usure. Le mot « Tarnegol » signifie « coq » en hébreu, cette mission porte donc le nom de « coq 53 ». Elle est menée par le Tsahal, armée israélienne dans le but de se procurer un radar égyptien de type P-12. Son lancement a lieu le 26 décembre 1969 à 21 heures, des avions légers d’attaque construits par les Américains (A-4 Skyhawk et F-4 Phantom) attaques les Égyptiens postés sur la rive ouest du canal de Suez. Dans le même temps, trois hélicoptères lourds de type SA321 Super Frelon, construits par la France parviennent à éjecter discrètement des parachutistes israéliens, car le bruit des hélicoptères est couvert par celui des avions de chasse.

Forts de leur approche rapide et silencieuse, les parachutistes prennent rapidement le contrôle du contingent de sécurité égyptien où sont disposés les radars. À 2 heures du matin, les parachutistes ont pris la station de radar et sont prêts à repartir vers leur position. Deux hélicoptères sont alors appelés, un transporte la caravane de communication égyptienne et l’antenne radar et le second est chargé du radar qui pèse plus de quatre tonnes.

Sans encombre, les deux appareils quittent le territoire égyptien pour revenir en zone israélienne. Cette opération a causé un grand trouble aux Égyptiens et a permis aux Israéliens et aux Américains de jauger de la technologie soviétique en termes de communication radar. Deux Égyptiens ont trouvé la mort durant cette opération, quatre seront faits prisonniers. Du côté israélien, un soldat fut blessé.

Que s’est-il passé après la guerre ?

Malgré la ratification du cessez-le-feu imposé par les États-Unis le 7 août 1970, les soldats égyptiens ne respectent pas les accords passés et continuent à placer un grand nombre de lanceurs de missiles. Pour en savoir davantage et mieux comprendre la chronologie et l’impact de cet évènement majeur dans le conflit israélo-arabe, n’hésitez pas à lire nos autres articles sur le sujet.