La guerre de Gaza de 2012 porte différents noms : on donne également à ce conflit le nom d’« opération Pilier de défense », de « Colonne de nuages ou de nuée ». Il s’agit d’une offensive de l’armée israélienne au sein de la bande de Gaza qui eut lieu entre le 14 et le 21 novembre 2012. Ce conflit fait suite à l’assassinat du chef des Brigades Izz al-Din al-Qassam (branche armée du Hamas), Ahmed Jaabari. Israël décide de mener cette offensive suite aux attaques répétées du Hamas et d’autres groupuscules islamistes, basés au sein de Gaza, envers son armée à la frontière commune. Nous vous proposons d’en savoir plus sur la guerre de Gaza de 2012 dans cet article. Du contexte de guerre, au bilan en passant par le déroulement des événements et les informations générales sur le conflit, voici tout ce que vous devez savoir.
Dans quel contexte éclate la guerre de Gaza de 2012 ?
Depuis le début de l’année 2012, les tirs de roquette et de mortier depuis la bande de Gaza ne cessent de viser l’armée israélienne. Ils proviennent de différents groupes islamistes, dont le Hamas, et, selon le porte-parole de l’armée israélienne, ils représentent « une des stratégies du Hamas, et pas seulement du Hamas, mais du Jihad islamique également, c’est de placer de grandes quantités de munitions sous des maisons de civils. ». En effet, on recense des sites de tirs de roquettes basés à proximité d’établissements médicaux, scolaires ou d’autres lieux publics occupés par les civils. Le Hamas annonce pourtant en mai 2012 avoir établi une section spécialisée de 300 personnes dans « la recherche et le démantèlement des réseaux utilisant des roquettes visant Israël ». Le groupe armé se prémunit cependant en déclarant que les opérations seront stoppées en cas d’offensive israélienne. Entre mai et septembre 2012, plus de 240 roquettes seront tirées en direction du territoire israélien.
La ville sudiste de Sdéro sera la plus touchée par les tirs de la bande de Gaza, car elle se situe à proximité. Depuis les années 2000, la ville est constamment frappée par des tirs de roquettes qui font de nombreux morts et blessés ainsi que des dégradations importantes. On estime que près de la moitié des victimes serait des civils. Les attaques de roquettes, extrêmement rapides, ne laissent aucune chance aux résidents de Sdéro s’abriter. Toutes les villes israéliennes situées dans un rayon de 40 km autour de la bande de Gaza sont également touchées, et ce, depuis la dernière guerre de Gaza entre 2008 et 2009. Malgré qu’Israël se soit retiré de la bande de Gaza en septembre 2005, les attaques ne faiblissent pas et sont même de plus en plus fréquentes.
L’Human Rights watch qui avait condamné Israël pour « violations des lois de la guerre et de crimes de guerre »déclare que ces représailles sont à la hauteur des crimes de guerre perpétrés par Israël et que rien ne les justifie. L’organisme insiste sur le fait que chaque État doit protéger ses civils en se basant sur le récent conflit de 2009 qui coûta la vie à plus d’un millier de civils palestiniens. Le rapport du 6 août 2009 mentionne le fait que le Hamas et les autres groupuscules armés islamistes basés à Gaza ne cessent de tirer au hasard sur les civils israéliens 2001. Le fait de tirer sur des civils est qualifié de crime de guerre par l’O.N.G. De plus, les civils résidant dans la base de Gaza sont souvent touchés et tués par des tirs de roquettes perdus. Ainsi, l’HRW déclare que les groupes palestiniens de la bande de Gaza ont « violé les Lois de la guerre » en exposant toujours plus les civils des deux camps ennemis.
Voici une petite rétrospective des dates importantes ayant déclenché la guerre de Gaza 2012 :
- Entre le 4 et le 9 novembre, de nombreuses roquettes sont tirées, mais ne font aucune victime.
- Le 5 novembre, l’armée israélienne tue un Palestinien trop proche de la zone frontalière et ayant éludé les rappels à l’ordre.
- Le 6 novembre, trois soldats israéliens sont attaqués et blessés au niveau de la zone frontalière.
- Le 8 novembre, le Tsahal investit Gaza et un jeune palestinien est tué.
- Le 9 novembre, des explosifs cachés dans un tunnel creusé sous la frontière explosent, mais n’atteignent pas les soldats de l’armée israélienne. Toutefois, des explosifs plus puissants sont ensuite découverts et le génie israélien parvient à les neutraliser.
- Le 10 novembre, c’est une jeep de l’armée israélienne qui est attaquée par un missile antichar et quatre soldats sont blessés. Les Israéliens ripostent : deux enfants seront tués et 38 personnes blessées après avoir tenté de les secourir. À la suite de ces événements tragiques, 25 roquettes seront tirées par la Palestine vers le sud Israël.
- Le 11 novembre, la tension grimpe d’un cran et plus de 100 roquettes sont tirées en direction du territoire israélien. Six civils seront alors blessés et les écoles fermées par précaution. Les Israéliens du sud sont encouragés à rester à l’abri. Un raid aérien israélien est lancé et permettra de tuer un militant islamique palestinien et de détruire plusieurs sites de fabrication et de stockage d’armes et de munitions. Le ministre de la défense israélienne, Ehoud Barak, déclare alors « Si nous sommes forcés de retourner dans la bande de Gaza afin de rétablir la sécurité des citoyens d’Israël, nous le ferons et le prix que paiera le Hamas sera douloureux » indique le Premier ministre Benjamin Netanyahu dira « Le monde a besoin de comprendre qu’Israël ne peut pas rester les bras croisés face à ces attaques ».
- Le 12 novembre, le Hamas propose un cessez-le-feu à Israël et le porte-parole islamiste déclare « La balle est dans le camp d’Israël. Les factions de la résistance vont observer son comportement sur le terrain et agir en conséquence ». Mais la trêve n’est pas officiellement conclue et s’ensuit le tir de 12 roquettes envers le territoire israélien.
Au niveau politique les élections nationales doivent avoir lieu en janvier 2013 en Israël. Le Premier ministre actuel Netanyahu, bien que favori, voit sa popularité se dégrader. Les journalistes israéliens écrivent : « de nombreux hommes politiques estiment qu’un agenda centré sur la sécurité servirait les intérêts de Netanyahou et du Likoud, et indirectement d’Ehoud Barak, alors qu’un agenda économique les desservirait, après la contestation sociale sans précédent qui s’est étendue à tout le pays durant l’été 2011 » et « Netanyahou a par ailleurs fait l’objet d’âpres critiques ces dernières semaines, pour avoir abandonné les habitants vivant à proximité de la bande de Gaza à une pluie de tirs de roquettes palestiniennes ». La campagne électorale en cours est alors interrompue dès le 15 novembre, après le début des premières offensives menées dans la bande de Gaza.
Le président palestinien Mahmoud Abbas demande à l’ONU de reconnaître la Palestine en tant « qu’État non membre » le 12 novembre. Il déclare « Nous voulons que le monde comprenne que les territoires palestiniens sont sous occupation ». Cet acte, hautement symbolique, permettrait de valider définitivement la reconnaissance de l’État palestinien. Pour les autorités israéliennes, cette demande va à l’encontre des accords d’Oslo et notamment de l’article sept qui énonce que « les deux parties s’engagent à ne prendre aucune mesure qui changerait le statut de la Cisjordanie et de la bande de Gaza en attendant l’issue des négociations sur le statut permanent. » Selon Benjamin Netanyahu, les frontières demandées par les Palestiniens sont indéfendables.
Cette demande perpétrée par Mahmoud Abbas, alors chef du Fatah, opposé en tout point avec le Hamas, crée une rivalité supplémentaire entre les deux groupes. Le Hamas réfute en bloc l’existence de l’État d’Israël et demande à ce que la Palestine soit entièrement restituée. Le groupe armé prend alors la demande d’Abbas comme une trahison. Dans le même temps, des élections internes sont organisées au sein du Hamas et son dirigeant politique Khaled Mechaal ne souhaite plus se retirer de son poste. Cela a certainement conduit à l’intensification des attaques du Hamas envers Israël.
Il faut notamment savoir que la plus forte densité de population du monde est au sein de la bande de Gaza (4 500 habitants/kilomètre carré). La situation humanitaire est assez tendue notamment à cause de la famine de la moitié de la population. 80 % des habitants de la bande de Gaza sont bénéficiaires de l’aide humanitaire, car la plupart des terres agricoles et des zones de pêche sont inaccessibles à la population depuis 2007, à cause du blocus de la bande de Gaza. Les infrastructures sont vieillissantes, notamment en ce qui concerne le recyclage des eaux usées, ce qui rend ce liquide impropre à la consommation. Durant les périodes de tension entre Palestiniens et Israéliens, on dénombre près de 2 500 morts et plus de 7 500 blessés dans la bande de Gaza, dont près de 30 % de femmes et enfants. À compter du 28 mai 2011, l’Égypte rouvre ses frontières avec Gaza dans le but d’atténuer les conséquences du blocus.
Le déroulement des événements
Le 14 novembre, le chef de la branche armée du Hamas, Ahmed Jaabari, est tué dans sa voiture accompagnée de son garde du corps par un missile tiré par l’armée de l’ère israélienne. Cet assassinat viendrait en représailles de l’enlèvement d’un soldat franco-israélien perpétré en 2006 et dont le principal suspect est Jaabari. L’armée israélienne déclare avoir également neutralisé des rampes de lancement souterraines de roquettes iraniennes. Le porte-parole de l’armée constate et déclare que les zones de stockage contenant l’armement du Hamas se situent dans des quartiers résidentiels de Gaza ce qui, pour lui, démontre « d’une autre preuve que le Hamas utilise la population de Gaza comme boucliers humains ». L’Égypte, qui participe alors aux négociations de paix entre le Hamas et Israël, convoque l’ambassadeur israélien au Caire. Le Hamas déclare alors que les raids israéliens ont causé la mort de 12 personnes, dont sept civils et deux enfants, ainsi que 90 blessés. Des tirs de roquettes sont lancés le soir même en direction du territoire israélien en guise de représailles. L’ONU appelle alors en urgence à l’arrêt des violences.
Le 15 novembre, trois civils israéliens sont tués après un tir de roquette. Cette attaque fait également six blessés, dont trois enfants. On assiste alors à de nombreux tirs de roquettes partout au sud Israël. Même Tel-Aviv est visée pour la première fois depuis 1991 (guerre du Golfe), heureusement elle ne sera pas touchée. Israël multiplie alors les raids aériens en visant les zones de lancement de roquettes. Des tracts sont également répandus dans la bande de Gaza et conseillent aux civils de s’écarter des installations militaires du Hamas, les accusant d’être à l’origine de toutes les tensions. Ces raids continuent à tuer des civils et les hauts décisionnaires du Hamas sont dans l’obligation de se faire discrète. Au niveau de la frontière, des blindés et des réservistes sont mobilisés dans le cas d’une offensive imminente au sein de la bande de Gaza.
Le 16 novembre, les tirs de roquettes reprennent après une trêve de trois heures due à l’arrivée du Premier ministre égyptien Hicham Qandil. Israël riposte alors en utilisant son aviation et une des frappes touche la maison de l’homme d’État palestinien Ismaël Haniyeh. L’Union européenne déclare alors être inquiète par la montée de la violence et demande par l’intermédiaire de sa représentante aux affaires étrangères et à la politique de sécurité, Catherine Ashton « l’arrêt des attaques à la roquette de la part du Hamas et d’autres groupes depuis Gaza, qui ont provoqué la crise actuelle et qui sont totalement inacceptables et doivent cesser. Israël a le droit de protéger sa population de ce genre d’attaques ». Elle demande néanmoins à Israël de garder le contrôle sur les ripostes. On dénombre alors plus de 500 tirs de roquettes tirées depuis Gaza envers le territoire israélien. Même la ville sainte de Jérusalem a été visée par des tirs de roquettes de longue portée. Heureusement, les tirs sont tombés dans des zones inhabitées. En parallèle l’armée de l’air israélienne continue de bombarder les sites de lancement de roquettes identifiés.
Le 17 novembre, le siège du Hamas est touché par les offensives aériennes. Les tirs de roquettes se poursuivent et quatre soldats israéliens sont blessés dans le sud d’Israël. Un système antimissile est installé autour de Tel-Aviv et permettra de détruire 2 roquettes Fajr-5. À cette date, 740 roquettes ont été tirées envers Israël, dont 245 interceptées par le Tsahal, et 27 seulement (soit 4 %) ayant atteint des villes peuplées. Une roquette parvient à toucher un immeuble d’Ashdod et fera quatre blessés. Le commandant de l’unité de roquettes islamiques aurait été tué par l’armée de l’ère israélienne ainsi que plusieurs dirigeants du Hamas. L’armée israélienne a identifié certaines habitations de la région nord comme lieux de stockage d’armes et elles ont été bombardées. Selon le président égyptien Morsi, un cessez-le-feu serait proche. Des négociations sont d’ailleurs entreprises parallèlement pour œuvrer en ce sens par les Américains, les Français, les Russes et les Italiens.
Le 18 novembre, deux immeubles des médias télévisés du Hamas sont détruits par l’armée de l’air israélienne ainsi qu’un camp d’entraînement des Comités de résistance populaire et un bâtiment appartenant aux Brigades Izz al-Din al-Qassam. Un immeuble de la ville balnéaire d’Ashkelon est également touché par un tir de roquettes alors que d’autres tirs sont interceptés par les batteries antimissiles. L’armée israélienne a infiltré la radio du Hamas et peut ainsi communiquer avec les résidents de la bande de Gaza en leur demandant de s’éloigner des zones susceptibles d’être bombardées. Le chef du programme de tir de roquettes du Hamas et tuer par une frappe israélienne visant un bâtiment. Les Palestiniens diront ensuite que 24 personnes se trouvaient également au sein de ce bâtiment, dont cinq femmes et neuf enfants. Des points stratégiques de passage sont alors ouverts entre Israël et Gaza permettant à l’aide humanitaire d’intervenir et aux marchandises d’être acheminées.
Un bâtiment appartenant à Djamal al-Dalu est ciblé par un missile israélien faisant 12 morts, dont des membres de la famille de ce dernier, et 10 blessés. Les forces israéliennes déclarent d’abord qu’elles visaient un des dirigeants du Hamas pour ensuite avouer que la cible était bien le policier Mohamed Djamal al-Dalu. Mais le droit international considère les policiers comme des civils. De nouveau, des infrastructures abritant les médias islamistes sont visées. La frappe visait des infrastructures du Hamas, mais elle est qualifiée « d’injustifiée » par l’organisation Reporters sans frontières. L’armée israélienne se défendra alors d’avoir prévenu les journalistes présents au sein du bâtiment de quitter les lieux avant de passer à l’attaque. Des journalistes turcs souhaitent alors quitter les lieux et demandent l’autorisation au Hamas qui leur est refusée. Israël déclare que le passage d’Erez est ouvert aux ressortissants étrangers. Par ailleurs, le Hamas demande aux résidents de la bande de Gaza de « ne pas répandre des rumeurs qui peuvent servir la guerre psychologique menée par les Israéliens ». Le ministre de l’Intérieur déclare alors que « son ministère est le seul habilité à communiquer aux médias les informations nécessaires afin de sauvegarder la vérité. » On ne dénombre pas moins de 70 roquettes visant Israël dont certaines ont fait des blessés et d’autres ont été interceptées ou ont atterri dans des zones non urbaines.
Le 19 novembre, c’est plus de 131 roquettes qui ont visé le sud d’Israël. Heureusement, les écoles et autres infrastructures à destination des enfants ont été fermées depuis le début de la guerre. Ainsi, des roquettes ayant été tirées sur une école ou sur une aire de jeux n’ont fait aucune victime, mais 252 civils ont été blessés depuis le début des hostilités. Les forces aériennes israéliennes ont atteint 80 cibles et fait 28 morts au sein de la bande de Gaza. Un chef du jihad islamique palestinien a été tué et trois autres blessés, dans le responsable de la fabrication et l’importation des roquettes, Bha’a Abu Ata, également membre du conseil militaire suprême.
Le 20 novembre, de nouvelles roquettes sont tirées en direction de Jérusalem juste après que le gouvernement israélien ait annoncé reporter deux jours la mise en place d’une invasion terrestre. Un tir de roquettes a atteint la ville de Rishon LeZion pour la première fois depuis le début du conflit. On dénombre suite à ces tirs, une quinzaine de blessés et un mort du côté des forces israéliennes. Des manifestations palestiniennes s’organisent en Cisjordanie contre les raids israéliens dans la bande de Gaza. Des violences frontalières, ainsi que des jets de pierres et de cocktails Molotov envers les soldats israéliens sont à noter. L’armée répond en utilisant des moyens non létaux afin de disperser les belligérants. Mais on dénombre néanmoins 2 morts du côté des palestiniens s’étaient attaqués à l’armée. Les frappes aériennes ont détruit quatre tunnels de contrebande utilisés pour transporter du gaz entre l’Égypte et la bande de Gaza. On dénombre 135 victimes palestiniennes suite aux raids menés par les forces aériennes d’Israël.
Suite à l’attaque des médias détenus par le Hamas, 2 journalistes télévisés et un employé de la radio ont été tués. Cette attaque israélienne est ainsi condamnée par l’ONU, le New York Times, Reporters sans frontières ainsi que Human Rights Watch. Mais il fut ensuite prouvé qu’au moins un de ces journalistes était un fervent militant du jihad islamique, et qu’il avait apporté sa contribution à certaines attaques de roquettes envers les Israéliens. Six résidents de la bande de Gaza, soupçonnés d’espionnage pour le compte des Israéliens, furent tués par un commando armé de la ville de Gaza. Leurs corps furent ensuite traînés sur plusieurs kilomètres par une moto pour servir d’exemple à la population de la ville. Hillary Clinton, alors secrétaire d’État des USA, s’est déplacée à Tel-Aviv afin de tenter de négocier un cessez-le-feu. Suite aux tracts largués par l’armée israélienne demandant aux habitants de quitter les lieux, la BBC a montré un grand flux de civils, craignant une invasion terrestre, tentant de fuir le nord de Gaza.
Le 21 novembre, un raid aérien cause des dégâts dans les bureaux d’Al-Jazeera. L’armée israélienne déclare avoir ciblé « centre d’opération du renseignement du Hamas, délibérément situé dans un bâtiment des médias » et se justifiera à nouveau d’avoir prévenu les journalistes avant de passer à l’offensive. 24 passagers furent également blessés au cours de cette journée en raison d’un attentat contre un bus de Tel-Aviv. Le porte-parole du Hamas mettra alors le feu aux poudres en déclarant « l’organisation bénit cette attaque ». Les suspects commanditaires de l’attentat seront arrêtés le 23 novembre par la police israélienne. Durant cette journée, 62 roquettes de plus ont été tirées contre Israël. 42 se seront échoués dans des zones dépeuplées, tandis que les autres auront été interceptées. Les négociations de cessez-le-feu entreprises par la secrétaire d’État américaine Hillary Clinton, le président égyptien Mohamed Morsi ainsi que les deux états ennemis, intervient le 21 novembre à 21 heures. Une conférence de presse tenue par Hillary Clinton et le ministre des affaires étrangères égyptien a alors lieu pour annoncer la décision. Pourtant, 12 roquettes furent encore tirées depuis la bande de Gaza envers les Israéliens après l’accord de cessez-le-feu, malgré que l’armée israélienne l’ait quant à elle, respectée à la lettre.
Israël
- Les violences doivent être arrêtées sur la durée (plus de 15 années).
- La contrebande et le transit d’armes par voie souterraine doivent cesser entre l’Égypte et Gaza.
- Toute attaque ou tir de roquettes envers les forces israéliennes doivent cesser.
- Israël peut riposter en cas d’attaque terroriste imminente.
- Fermeture des points de passage entre Gaza et Israël et ouverture de ceux établis entre l’Égypte et Gaza.
- Le président égyptien Mohamed Morsi doit s’engager à faire respecter les cinq conditions précédentes.
Hamas
- Le blocus naval de Gaza doit être levé.
- L’arrêt des assassinats ciblés doit être acté par la garantie internationale.
- La garantie internationale doit œuvrer pour la fin des raids à la frontière de l’armée israélienne ainsi que des attaques contre les civils pêcheurs côtiers.
Malgré ces résolutions prises, de nouvelles violences éclatent le 23 novembre 2012 et font 7 blessés et un mort du côté palestinien.
Le bilan de la guerre de Gaza de 2012
Durant la guerre de Gaza de 2012 et ces 7 jours de violence, les raids aériens israéliens sont la cause de l’intégralité des morts et blessés palestiniens. Du côté des Israéliens, ce sont les tirs de roquettes et de mortiers qui ont tué et blessé le plus de personnes. On dénombre plus de 160 morts palestiniens et 6 morts du côté des Israéliens. Ce bilan humain est composé en majorité de civils. Le Hamas est soupçonné de se servir des civils pour se protéger des attaques israéliennes. Certains journalistes mettent en avant le fait que de nombreux civils palestiniens seraient morts par leurs propres tirs de roquette. Le 20 novembre, les autorités de santé Gazaouies donnent 113 Palestiniens pour morts, dont 53 civils, 49 militants et un policier, mais ces chiffres diffèrent par rapport aux déclarations du Centre palestinien pour les droits de l’homme.
Amnesty International déclarera que 66 civils palestiniens ont trouvé la mort depuis le début de la guerre de Gaza de 2012. Suite à la mort d’un jeune enfant de quatre ans et d’un adulte au nord de Gaza, le centre palestinien pour les droits de l’homme mène une enquête et déclare : « Les groupes armés palestiniens ont tiré des roquettes qui ne peuvent pas être dirigées vers des cibles militaires. Leur utilisation met en danger les civils et viole le droit international humanitaire ». Il faut également ajouter près d’une dizaine de personnes exécutées de façon sommaire par le Hamas accusées d’être alliées à Israël. La porte-parole du Tsahal parlera de 1506 roquettes visant Israël et de 1500 frappes aériennes dans la bande de Gaza. La plupart des roquettes lancées sur Israël n’ont pas atteint leur cible ou ont été interceptées par la défense antimissile. 240 civils auraient été blessés au cours de ce conflit, ainsi que quatre civils et un soldat, tués. Du côté palestinien, 120 militants terroristes auraient été tués et 57 civils, les blessés, quant à eux, sont au nombre de 900, activistes et civils confondus.
Le rôle des médias dans le conflit
Le rôle des médias a été prédominant durant la guerre de Gaza 2012, notamment suite aux diverses manipulations effectuées par le Hamas. On se souvient notamment de la mort d’un jeune enfant à Gaza instrumentalisée par le Premier ministre du Hamas et le Premier ministre égyptien qui déclarèrent, tout en étant filmés avec la petite victime : « il n’est pas possible de garder le silence quand on a sur ses mains le sang de cet enfant martyr ». Cette phrase accuse de façon détournée les Israéliens alors qu’il semble que la mort de cet enfant soit la cause d’un tir de roquette palestinien tombé sur sa maison.
Israël a rapidement démenti et aucun témoin n’a confirmé que la mort de cet enfant soit due à une frappe israélienne. De plus, il semble que les agents du Hamas aient rapidement fait disparaître les preuves. Plus tard, le Centre palestinien pour les droits de l’homme confirmera que la mort de cet enfant a bien été causée par l’explosion d’une roquette palestinienne. Ce n’est pas la première fois que le Hamas utilise les médias pour corrompre l’opinion publique en montrant des images d’enfants blessés ou tués, comme ce fut le cas durant la guerre civile syrienne. Les posts sur les réseaux sociaux reprennent parfois des images d’événements antérieurs et sont republiés ou retouchés. On pense notamment à la photo d’un bébé présenté comme un jeune enfant palestinien blessé alors que c’était en fait un nourrisson israélien blessé par une attaque du Hamas.
Autres informations générales sur la guerre de Gaza de 2012
Dès le 24 novembre 2012, le blocus maritime de la bande de Gaza fut allégé par Israël et il fut à nouveau possible pour les Égyptiens de venir pêcher dans les eaux de la bande de Gaza. CNN a prouvé que l’Iran avait été impliqué dans le conflit en approvisionnant les militants palestiniens en roquettes Fajr 5. De plus, lors de l’annonce du cessez-le-feu, le chef du bureau politique du Hamas a « loué l’Iran pour son soutien financier et en armement aux Gazaouis ». Le chef du Hezbollah a même ajouté « le Hamas doit être aidé afin de continuer à combattre Israël et lancer des roquettes sur Tel-Aviv et Jérusalem et détruire de nombreux véhicules militaires israéliens ».
Au niveau des différentes réactions internationales, on recense :
- L’ONU qui « réitère son appel à la cessation immédiate de tirs indiscriminés de roquettes contre Israël par des militants palestiniens. Il condamne fermement ces actes » et demande également à Israël « de faire preuve d’un maximum de retenue ».
- L’Union européenne déclarera que « Ce sont les tirs de roquettes par le Hamas et d’autres factions dans la bande de Gaza qui ont provoqué la crise actuelle et ils sont totalement inacceptables pour tout gouvernement et doivent cesser, Israël a le droit de protéger sa population contre ce genre d’attaques. » Puis Catherine Ashton dira « Je soutiens les efforts de médiation de l’Égypte et réitère qu’il n’y a pas de place pour la violence au Moyen-Orient. C’est seulement au travers de négociations que les aspirations légitimes des Palestiniens et des Israéliens seront satisfaites par l’intermédiaire d’une solution à deux états. »
- Le secrétaire général de l’OTAN déclare « Israël a évidemment le droit de légitime défense, les attaques contre Israël doivent prendre fin. »
- La Palestine demandera le retrait des militaires israéliens dans la bande de Gaza.
- Le Premier ministre d’Israël Benjamin Netanyahou déclarera dès le premier jour de la guerre « Aujourd’hui, nous avons envoyé un message clair au Hamas et aux autres organisations terroristes, et si cela devient nécessaire, nous sommes prêts à étendre l’opération ». Puis une conversation entre Shimon Peres et Barak Obama mettra en évidence qu’« Israël ne veut pas d’une escalade, mais pour les cinq derniers jours [nous étions bombardés sans interruption], les femmes et les enfants ne peuvent pas dormir en paix la nuit. Il y a une limite à ce que peut supporter Israël. Ahmed Jabaari était derrière beaucoup d’activités terroristes. » Le 18 novembre 2012, le vice-premier ministre israélien déclare « Si le calme prévaut dans le Sud, si le peuple israélien n’est la cible d’aucun tir de roquette ni d’attentat terroriste préparé dans la bande de Gaza, nous n’attaquerons pas ». Tandis que le ministre de l’intérieur israélien aurait déclaré « Le but de cette opération est de renvoyer Gaza au Moyen Âge. Alors seulement, nous serons tranquilles pour quarante ans. ».
- Le Hamas quant à lui ne faiblit pas et déclare « Israël a ouvert les portes de l’enfer » et a promis que ses militants « continueraient sur la voie de la résistance. ».
- L’Égypte condamne Israël pour ses attaques.
- Le porte-parole du ministre des Affaires étrangères d’Iran dit à propos des frappes israéliennes que c’est un « signe de la brutalité du régime israélien. »
- Le ministre des Affaires étrangères de Norvège se dit « préoccupé par l’escalade de violence entre les Israéliens et les Palestiniens dans laquelle le chef du Hamas Ahmed Jaabari a été tué » et il ajoute que « les attaques contre Israël sont inacceptables et qu’Israël a le droit de se défendre, mais que les réactions doivent être proportionnées et doivent distinguer les combattants des civils. »
- La République tchèque « regrette profondément la perte de vies civiles en Israël et à Gaza, ainsi que l’escalade actuelle bien que dans la situation la République tchèque reconnaisse pleinement le droit d’Israël à l’autodéfense contre les tirs de roquettes effectués par les organisations militantes dans la bande de Gaza. »
- La Lettonie « condamne fermement les tirs de roquettes contre le territoire israélien par le Hamas et d’autres groupes terroristes » et « reconnait le droit à Israël de protéger la sécurité de sa population. »
- Il en est de même pour la Belgique.
- La Tunisie en revanche « dénonce fortement les crimes sionistes dans la bande de Gaza ».
- L’Italie soutient Israël en considérant que les attaques du Hamas étaient extrêmement risquées pour la population civile.
- La Bulgarie défend « le droit des citoyens israéliens de vivre en paix ».
- L’Australie déclare « Le gouvernement condamne les tirs de roquettes répétés et les attaques au mortier sur Israël depuis la bande de Gaza et demande au Hamas de cesser immédiatement. L’Australie soutient le droit d’Israël à se défendre contre ces attaques aveugles. De telles attaques sur la population civile d’Israël sont tout à fait inacceptables. »
- La France « est extrêmement préoccupée par la détérioration de la situation dans la bande de Gaza et le sud d’Israël. Il appelle les différentes parties à s’abstenir de toute nouvelle escalade de violence du fait que ce sont les populations civiles palestinienne et israélienne qui en paieraient le prix inévitablement. »
- Les Pays-Bas disent « Le Hamas a attaqué Israël en lançant des roquettes maintes et maintes fois. Faire cela rend le Hamas coupable de la réaction israélienne. »
- L’Allemagne déclare qu’« il est évident qu’Israël a le droit légitime de se défendre et de protéger ses propres citoyens contre les tirs de roquettes depuis la bande de Gaza… Maintenant, il est nécessaire que tout le monde contribue à la désescalade de la situation. Tout le monde doit comprendre que nous devons empêcher les pires choses de se produire. Nous appelons toutes les parties à agir avec sagesse et d’une manière tempérée. » Et condamne le Hamas d’être à l’origine de l’escalade de la violence.
- La Russie ne prend pas parti et condamne de la même façon le Hamas et Israël.
- La Chine demande aux deux parties de garder le contrôle.
- La Syrie prend parti pour le Hamas et définit les actions entreprises par les Israéliens de « barbares ».
- Le ministre des Affaires étrangères du Royaume-Uni déclare « le Hamas porte la responsabilité de la crise actuelle. Je condamne les tirs de roquettes en provenance de Gaza sur le sud d’Israël par le Hamas et d’autres groupes armés. »
- Les États-Unis publient un communiqué de presse: « Nous condamnons fermement le barrage de tirs de roquettes depuis Gaza sur le sud d’Israël, et nous regrettons la mort et les blessures de civils innocents israéliens et palestiniens causées par la violence qui en a découlé. »
- Le ministre des Affaires étrangères du Canada déclare « Nous croyons fondamentalement qu’Israël a le droit de se défendre lui et ses citoyens contre les menaces terroristes. […] Le week-end dernier, plus de 100 roquettes ont plu sur les civils dans le sud d’Israël depuis la bande de Gaza. »
- La Turquie publie également un communiqué « Nous condamnons fermement cette attaque israélienne et demandons qu’il y soit mis fin immédiatement », ajoutant qu’« aucun pays n’est au-dessus du droit international, Israël y compris. »
- Enfin, le Japon se dit « concerné par la situation récente dans et autour de la bande de Gaza, où la tension augmente et des populations civiles sont en danger » et souhaite que les tensions s’apaisent.