On date le début des relations diplomatiques officielles entre l’État d’Israël et le Japon au 15 mai 1952. Cela correspond à la date à laquelle le Japon a reconnu l’état hébreu et où une légation israélienne s’est installée au Japon. Toutefois, il faut remonter aux années 1920, pour en comprendre tous les détails. Nous allons étudier l’histoire des relations diplomatiques entre le Japon et Israël durant les différents évènements mondiaux, nous verrons ensuite l’état des relations économiques entre les deux pays.
L’histoire des relations diplomatiques entre le Japon et Israël
Au cours de l’année 1922, deux officiers du bureau consultatif des affaires juives de la Marine impériale japonaise, Norihiro Yasue et Koreshige Inuzuka, furent dépêchés en Sibérie dans le but de soutenir les Russes blancs face à l’armée rouge.
Un faux document, appelé les Protocoles des Sages de Sion, rédigé pour présenter un plan de conquête du monde par le peuple juif, attire tout particulièrement leur attention et sera d’ailleurs traduit en japonais, devenant même un best-seller dans ce pays.
Ils se mettent alors en recherche d’informations en voyageant en Palestine, en échangeant avec les hauts responsables sionistes David Ben Gourion et Chaim Weizmann, et en écrivant de nombreux rapports sur les juifs.
Forts de leurs investigations, ils parviennent à attirer l’attention du ministre japonais des Affaires étrangères sur le judaïsme. De ce fait, chaque service d’état japonais à l’obligation d’informer le ministère de toute action émanant des communautés juives de chaque pays.
En 1934 naît le plan Fugu qui propose l’installation, à Mandchourie et à Shanghai, villes alors occupées par le Japon, de milliers de juifs souhaitant fuir l’Europe nazie. Le but étant pour le Japon d’établir une stratégie qui permet de profiter des richesses du peuple juif tout en sollicitant les États-Unis, alliés de la communauté juive, à investir au Japon.
Ce plan fut adopté en 1938 à la conférence des Cinq Ministres mais des évènements empêchèrent finalement sa mise à exécution totale. Ce plan, mené par les deux experts du monde juif, se nomme ainsi en raison du fugu, un poisson qui doit être cuisiné selon un processus extrêmement précis qui permet de neutraliser son poison, la tétrodotoxine.
Il se basait sur l’antisémitisme ambiant régnant en Europe et la fausse réputation de richesse et de pouvoir du peuple juif. Il était également question de leur propre expérience avec Jacob Schiff, banquier juif qui a aidé le Japon à gagner la guerre contre la Russie en 1905 en acceptant de prêter de l’argent au gouvernement.
Ce plan n’a pas pu être appliqué dans son entièreté, car dès 1939, les juifs déjà installés à Shanghai ont demandé à stopper le flux migratoire de leurs compatriotes, car ils ne pouvaient plus le gérer et s’occuper convenablement des nouveaux arrivants.
Durant la Seconde Guerre mondiale, les Japonais et les Israéliens sont opposés sur un grand nombre de sujets historiques, et notamment sur l’Holocauste. L’Union soviétique ayant signé un pacte, dit de non-agression, avec l’Allemagne d’Adolphe Hitler, le transit des juifs vers le Japon devient quasiment impossible.
Les japonais s’engagent alors dans le pacte militaire tripartite, qui établit l’axe Rome-Berlin-Tokyo. Mais, le consul japonais en Lituanie agit contre ce pacte, et délivre des laissez-passer aux juifs pour quitter l’Europe et voyager vers le Japon. Ils peuvent ensuite y rester durant un temps défini, avant de se rendre vers la colonie de Curaçao aux Pays-Bas, où ils n’ont aucun visa à présenter.
Il permit ainsi à des milliers de juifs de pouvoir rejoindre le Japon en traversant la Russie grâce au chemin de fer transsibérien, ou aux voies maritimes. On assiste alors à la dispersion du peuple juif dans le monde (diaspora), et il est convenu du droit à la religion, ainsi qu’à la liberté de la culture et de l’éducation.
Les Japonais émettent pourtant des réserves sur le fait de donner une totale liberté au peuple juif, mais ils acceptent afin de maintenir les bénéfices financiers accordés. Un contrôle secret est tout de même instauré par les fonctionnaires décisionnaires du plan.
Le but étant de maintenir le peuple juif sous surveillance, notamment pour contrer un éventuel espionnage du gouvernement et de l’économie japonaise. Ces soupçons se basent toujours sur les écrits des Protocoles des Sages de Sion où il est indiqué que les juifs ont agi de cette façon dans de nombreux pays du monde.
Si ces politiques pro-juives sont discutables, elles auront tout de même permis de sauver de nombreuses personnes juives de la peste brune qui sévissait en Europe entre 1939 et 1945. Le consul japonais, Chiune Sugihara, a d’ailleurs obtenu le titre de Juste parmi les nations de l’État d’Israël en 1985.
En 1993, il est signé la « convention entre le Japon et l’État d’Israël tendant à éviter les doubles impositions et à prévenir l’évasion fiscale en matière des impôts sur le revenu ». On évalue à 708 ressortissants japonais en Israël en 1999 et à 604 ressortissants d’Israël au Japon.
En 2000, les deux pays signent un « accord entre le gouvernement du Japon et le gouvernement de l’État d’Israël pour les services aériens ». En août 2006, Yoshinori Katori est nommé au poste d’ambassadeur d’Israël. Il fut auparavant ministre en Corée du Sud, attaché de presse au ministère des Affaires étrangères et directeur général du bureau consulaire. Il fut remplacé par Haruhisa Takeuchi en décembre 2008.
En 2006, le Japon a également lancé le plan de « couloir de la paix et de la prospérité » qui s’appuie sur une entente économique entre Israéliens et Palestiniens. Cela a pour but d’apaiser les tensions entre les deux peuples résidants sur les mêmes terres. Une conférence internationale s’est tenue à New York en septembre 2006 organisée par Bill Clinton, à laquelle a assisté Shimon Peres avec beaucoup d’attention.
Le Japon a renouvelé son souhait d’entente entre Israéliens et Palestiniens conformément au plan, et les a invités à continuer à œuvrer en ce sens. L’état impérial a également soutenu la conception du parc agro-industriel de Jéricho.
Les relations économiques entre les deux pays
Jusque dans les années 1990, le Japon s’est particulièrement illustré pour boycotter Israël au profit des pays arabes. De ce fait, les relations économiques entre les deux pays étaient quasiment nulles durant de longues années.
Aujourd’hui, le changement est amorcé avec des exportations de plus en plus fréquentes d’Israël vers le Japon en diamants, machines et appareillages électroniques, en produits chimiques et en agrumes. Cela représente environ 810 millions de dollars. Les produits exportés du Japon vers Israël sont généralement des automobiles, des machines et appareillages électriques ainsi que des produits chimiques pour un total de 1,3 milliard de dollars.