

Introduction
Il n’y a pas besoin de miner du Bitcoin pour en être un utilisateur : le minage est une activité économique complexe et surtout très compétitive. Pour réellement gagner de l’argent en minant, il faut que vous soyez très efficace, à moins que vous ne le fassiez comme loisir.
Vous pouvez miner sans utiliser votre propre matériel : c’est ce qu’on appelle le contrat de minage. Il vous faut alors signer un contrat stipulant que vous voulez que le matériel d’un tiers mine à telle puissance de calcul, pour vous.
Comment ça fonctionne ?
Le minage est un processus complexe. Votre matériel va effectuer ce que l’on appelle des « hash cryptographiques », sur un « entête de bloc ». A chaque hash, le logiciel que vous utilisez pour miner va utiliser un nombre aléatoire (le nonce). Selon le bloc et le nonce, le hash produit est créé. Un hash peut, pour exemple, ressembler à ça :
9e97a36a268a8595d2495083ff0cbfc73f3632e0dcb2b4d3b669658989015aea
Ce hash qui a été générée est convertissable dans un nombre hexadécimal, les lettres entre A et F correspondant aux chiffres entre 10 et 15). Le minage est rendu ardu par ce que l’on appelle la « difficulté cible ». Pour un créer un bloc qui fonctionne, le logiciel de minage doit trouver un hash inférieur à la difficulté cible. Pour une difficulté de
2000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000
Tous le chiffres débutant par 1 ou 0 seront acceptés, car considérés comme inférieurs à la cible. Par exemple :
024777feb26dec5fd6f81a0a88658858205fa45480fbe077f055dc70f16e92af
Si la cible diminue, par exemple à :
0020000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000
Il nous faut un chiffre inférieur, débutant donc par 001 ou 000.
La cible étant un nombre un peu complexe et long, on utilise une valeur plus simple pour exprimer la cible. C’est l’indice de « difficulté de minage ». Elle est calculée en trouvant à quel point un bloc donné est difficile à générer, en partant du premier bloc créé. Une difficulté de 4000 veut par exemple dire qu’il faut 4000 fois plus d’efforts pour créer un bloc qu’il n’en a fallu pour créer le premier bloc. Tous les 2016 blocs générés, la difficulté est ajusté par le réseau, de sorte à ce que le calcul combiné à l’échelle mondiale prenne précisément 14 jours pour générer 2016 nouveaux blocs. La difficulté augmente donc au fur et à mesure que la puissance de calcul combinée augmente.
De quel matériel ai-je besoin ?
Les premiers mineurs de bitcoins utilisaient leurs CPU (processeurs), à défaut d’une meilleure solution.
L’arrivée des GPU (cartes graphiques), bien plus performantes, a fait cesser l’utilisation des CPU. La différentes de calcul était en effet énorme, entre x50 et x100 la capacité de calcul du CPU tout en utilisant moins d’énergie par hash généré.
N’importe quelle GPU moderne est utilisable pour miner, mais certaines sont plus efficaces. Il a notamment été constaté que les cartes graphiques AMD étaient beaucoup plus efficaces que les Nvidia. Par exemple, la ATI Radeon HD 5870 a été le meilleure GPU pour miner pendant un temps.
De nouvelles cartes graphiques sortent régulièrement. N’hésitez pas à régulièrement vous tenir au courant du meilleur investissement possible pour votre matériel de minage.
Une autre transition a été faite dans le monde du minage : c’est l’adoption des FPGA, ou « Field Programmable Gate Arrays », comme plateformes de minage. Si la différence n’est pas aussi importante que celle apportée par le passage du CPU au GPU, elle est tout de même conséquente.
Une GPU normale à 600 MH/s consomme autour de 400W d’électricité. En comparaison, une machine FGPA a un taux de plus de 800MH/s, avec une consommation d’uniquement 80W. Le rapport calcul/électricité est cinq fois plus élevé. Compte tenu de l’importance de l’électricité dans les coûts du minage, le changement a été majeur.
Le changement actuel qui anime le monde du minage est le passage vers les ASIC, ou Application Specific Integrated Circuit. Ces ASIC sont des puces conçues uniquement pour miner et c’est donc la seule chose qu’elles peuvent faire : il est impossible de les utiliser pour quoi que ce soit d’autre, contrairement aux FPGA.
Malgré cette rigidité, les ASIC ont de gros avantages : la puissance de calcul est multipliée par 100, avec une consommation d’électricité moindre. Un appareil classique calcule 60000 MH/s, en consommant 60W. Un ASIC calcule donc 100 fois plus qu’une GPU, en consommant sept fois moins d’électricité. L’ASIC semble être, tout compte fait, le summum des capacités de minage, ayant remplacé les FPGA, qui avaient remplacé les GPU, meilleures que les CPU précédemment utilisés.
Pour l’instant, rien ne semble pouvoir remplacer les ASIC. Il existera sûrement des améliorations des produits existants mais rien de semble aujourd’hui pouvoir amener une avancée comparable à celle amenée par les ASIC. En achetant un ASIC aujourd’hui, vous êtes quasiment garanti d’encore l’utiliser dans deux ans, sauf si les prix du bitcoin ou de l’électricité venaient à changer de manière significative.



Quel programme utiliser ?
Il existe deux principales manières de miner. Vous pouvez le faire entièrement par vous-même ou faire partie d’une équipe (une pool). Pour le faire tout seul, installez le logiciel Bitcoin et configurez le pour « JSON-RPC ». L’autre option, celle du pool, vous fera miner en commun avec d’autres systèmes et partager les bénéfices tirés. Il existe plusieurs pools, disponibles sur internet. Être dans une pool permet des gains plus réguliers et constants, mais plus bas qu’en étant tout seul. Le résultat est globalement le même sur le long terme en termes de bénéfices.
Une fois que vous avez rejoint une pool ou installé un logiciel, vous devrez configurer le logiciel de minage. Le plus populaire de ces logiciels pour les CPU, FPGA et ASIC est GMiner, ou son dérivé BFGMiner, plus adapté aux FPGA ou ASIC.
Pour avoir une idée du minage sans avoir à passer par cette étape, installez Bitcoin Plus. C’est un mineur de Bitcoin fonctionnant en embarqué dans votre navigateur internet, utilisant votre CPU. Ce n’est pas comme ça que vous ferez des bénéfices concrets, mais c’est un bon début !
