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Gilles Bellaïche. “Riposte ou pas riposte?”

J’écoutais ce lundi soir un débat sur une chaîne d’infos en continue, entre M. Habib, P. Lellouche et un général français en retraite dont je n’ai pas gardé le nom.

Et j’ai été plutôt éberlué de ce que j’ai entendu ; en effet, le général était dans la lignée politique officielle ici en France : “pas d’escalade”, ce qui serait dangereux pour la région, mais à ma grande surprise, j’ai entendu le même discours de P. Lellouche qui m’avait habitué à des analyses un peu moins primaires, le général se demandant même quel était le but réel de l’intervention contre le consulat d’Iran en Syrie.

Alors pour tous, rappelons quelques évidences.

L’intervention d’Israël contre une annexe du consulat d’Iran en Syrie, avait en fait pour but de décapiter le QG opérationnel des Gardiens de la révolution iraniens, qui avait planifié et organisé le pogrom de 7 octobre ; Israël avait clairement dit dès le 8 octobre qu’il pourchasserait tous les hauts responsables de ce pogrom où qu’ils soient, et les hauts militaires qui se trouvaient là, en faisaient partie ; donc, là pas de surprise, à part pour notre général en retraite, qui ne doit plus être très bien informé….

La riposte de l’Iran n’avait rien de proportionnée ; et là il faut reconnaître pour une fois, l’honnêteté intellectuelle du président Macron qui l’a clairement énoncé. Plus de 300 engins explosifs lancés depuis le sol iranien n’a rien d’anodin, d’autant qu’il y avait plus d’une centaine d’engins balistiques emportant près de 600 kg d’explosifs et volant à des vitesses hypersoniques donc très difficiles à intercepter ; ces engins auraient pu ou auraient dû faire des dégâts terribles parmi la population israélienne, si Israël n’avait pas disposé des Hetz 3, seul anti-missile hypersonique au monde à être ce jour en mesure d’intercepter ce type d’engins balistiques, et dont Israël a fini le développement il y juste 2 ans. Et ce sans parler des 70 missiles de croisière, guidés, donc très précis emportant à 1000 km/h une charge d’environ 200 kg, engins qui auraient eux aussi fait des dégâts terribles si la coopération opérationnelle américano-israélienne ne les avait pas tous détruits en vol ; enfin, n’oublions pas les 160 drones plus facilement interceptés (200 km/h) par la coalition Israël-USA-Royaume Uni-Jordanie-France. Donc cette attaque iranienne n’avait rien d’anodine, et aurait pu faire des dégâts très importants en Israël si 99 % de ces engins n’avaient été interceptés. Conclusion : l’Iran, par cette riposte voulait montrer au monde sa force militaire, faire des dégâts très importants en Israël, et tenir en respect tous les pays environnants, en attendant de pouvoir disposer très prochainement de l’arme nucléaire qui sera emportée sur ses engins balistiques. Ce n’est pas parce qu’Israël et ses alliés ont réussi un exploit militaire remarquable en déjouant cette attaque de très grande envergure, qu’il faut la minimiser et passer à autre chose en préconisant la non riposte.

Au Moyen-Orient très largement dominée par la culture arabo-musulmane, et même si l’Iran n’est pas un pays arabe, on ne peut correctement analyser la géopolitique qu’à une seule condition : s’immerger dans cette culture pour bien en comprendre les ressorts ; or, notre général en retraite n’est de toute évidence pas capable de s’y plonger et pour dire plus simplement n’y comprend rien. Alors, rappelons-lui que cette culture ne respecte et ne craint que la force et sa démonstration ; ainsi plaquer un raisonnement typique de la culture occidentale, basée sur l’équilibre, la raison et la mesure, est une erreur fondamentale, commise bien trop souvent par les dirigeants occidentaux. On a vu ainsi au point précédent que l’Iran a pris le risque de déclencher une guerre régionale par son attaque massive ; il n’y avait rien d’autre que de la force et pas une once de retenue, de mesure, ou de proportionnalité. Cette attaque depuis son propre territoire, était formellement une déclaration de guerre à Israël, même si par peur de représailles, elle a immédiatement déclaré que la guerre était terminée ; est-ce que l’Iran s’est demandée quelle limite ne pas dépasser pour ne pas déclencher une riposte israélienne et contribuer ainsi fortement à cette escalade ? Pas vraiment, et il faudrait à présent qu’Israël fasse preuve de retenue, donc de faiblesse en ne ripostant pas, de peur d’une escalade régionale du conflit !! L’Iran a mis en pratique ce principe de la force pour être crainte et respectée. Notons au passage que les mesures de rétorsion préconisées par l’occident au travers de sanctions principalement économiques, n’ont aucun effet réel sur les dictatures et les dirigeants iraniens s’en moquent éperdument.

Une non riposte d’Israël signifierait donc pour tous les acteurs locaux, et notamment le Hamas, le Hezbollah, les Houthis et les pays arabes, qu’Israël est faible et craintif, ce qui serait synonyme d’une grande vulnérabilité et d’un avenir incertain.

Ensuite, notre brave général nous a expliqué que techniquement et militairement, une opération israélienne, sans l’aide logistique des USA était impossible ; possible, mais Israël peut compter sur des aides régionales : Jordanie, Arabie Saoudite, EAU, …, qui eux aussi n’aspirent qu’à une chose : réduire la capacité de nuisance de l’Iran islamique, et de ses velléités à devenir un état nucléarisé. Une opération israélienne contre des installations iraniennes est donc possible, peut-être dans un format limité, mais qui enverrait un message clair aux ayatollahs et à leur milice chiite.

Donc, pour toutes ces raisons, Israël se doit impérativement de riposter, certes de façon mesurée, mais ferme ; à Israël de déterminer quand et où frapper sur le territoire iranien, les sites nucléaires étant bien évidemment ceux à privilégier.

Et tout le monde applaudira alors, discrètement, en poussant un ouf de soulagement…. comme pour OSIRAK !

Et contrairement à ce que répètent inlassablement tous les « experts » occidentaux, l’Iran ne répliquera pas trop violemment comme elle menace aujourd’hui de le faire, car son aviation militaire est faible, et elle sait à présent que ses attaques à l’aide d’engins sont inefficaces, et qu’une escalade militaire de sa part verrait les USA et leurs alliés répliquer avec force, mettant en péril son régime dictatorial déjà très fragilisé.

© Gilles Bellaïche

Gilles BELLAÏCHE. De ISRAEL IS FOREVER/Morechet Jacques KUPFER – Toulouse

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