Algérie: L’antisémitisme de la junte éjecte le grand rabbin de France de la délégation de Macron.
L’antisémitisme ambiant en Algérie a eu finalement raison de l’optimisme affiché par le grand rabbin de France, Haïm Korsia, qui devait faire partie de la délégation du président Emmanuel Macron à Alger ce jeudi, avant d’être brutalement déprogrammé du voyage, évoquant un soi-disant test PCR positif au Covid-19.
Pourtant, Haïm Korsia brûlait d’envie de se rendre en Algérie, où sont nés ses parents et ses grands-parents. Le grand rabbin considérait ce voyage comme un moyen de « rapprochement des religions » qu’il a toujours prôné. C’était la première fois qu’il devait se rendre dans le pays de ses ancêtres, avant d’être écarté de la délégation présidentielle.
Emmanuel Macron n’a visiblement pas tenu à engager un bras de fer avec ses hôtes algériens, en tête le général Saïd Chengriha, alors qu’il espère apaiser les rancunes franco-algériennes sur la question mémorielle et aussi sur la fourniture de gaz.
Sur les deux questions, l’enjeu est crucial pour le chef d’État français. D’abord faire oublier ses propos où il a reproché au système « politico-militaire » algérien d’entretenir une « rente mémorielle » autour de la guerre d’indépendance, tout en s’interrogeant sur l’existence d’une nation algérienne avant la colonisation. Des déclarations qui avaient suscité un tollé dans le landerneau politique algérien et suivies par le rappel de l’ambassadeur algérien à Paris.
Et surtout, Emmanuel Macron veut s’assurer de l’approvisionnement en gaz algérien, qui est également un grand enjeu de ce voyage, alors que la perspective d’un hiver sans gaz russe fait trembler pratiquement toutes les capitales européennes.
Sur les réseaux sociaux aussi, l’annonce de la présence du grand rabbin de France dans la délégation présidentielle avait été suivie d’un intense tir de barrage antisémite. Le dirigeant islamiste algérien Abderrazak Makri, a été en tête de ceux qui ont dénoncé la visite de Haïm Korsia en Algérie, encouragé par l’humeur antisémite de la junte militaire qui affiche ouvertement son hostilité à Israël, voire à tout ce qui est juif.
Mais après les propos du dirigeant islamiste algérien Abderrazak Makri, et d’autres officines musulmanes qui ont affiché leur antisémitisme, que se soit dans la presse algérienne d’état ou sur les réseaux sociaux, le silence assourdissant de toute condamnation sur les propos entendus et lus, montre la complaisance des Algériens compris les représentants de la Grande Mosquée de Paris envers un antisémitisme culturel. Le dialogue avec l’islam ne serait qu’un maquillage de façade qui donnerait un aspect de compatibilité de cette religion avec la culture occidentale, vu leur absence de réaction face à des déclarations d’un antisémitisme virulent venant de leurs bords.
Covid ou pas covid, le mal est fait. L’absence de condamnation des Algériens de France ou d’Algérie, suite aux propos de leurs représentants majeurs en dit long quant à la banalisation de l’antisémitisme dans ce pays. Et pour répondre à ceux qui écrivent encore que les Juifs du Maghreb étaient des Juifs arabes, c’est méconnaître à quel point les Juifs étaient d’abord enracinés dans leur judaïsme, et que leur « arabité » était subie plus que voulue. Il n’y a qu’à voir comment à l’indépendance de ces pays, ils se sont défaits très vite de cette arabité pour préserver leur judaïcité. Et l’antisémitisme qui survit soixante ans après leur départ, justifie ce dernier, et interdit toute une mythologie des Juifs bien traités en pays Arabe, alors qu’ils n’ont par périodes, pas été maltraités, ce qui est différent.
Nous pourrions aussi soulever l’absence de réaction des dirigeants français, voir des institutions juives, face aux réactions antisémites, mais nous retomberons très vite, sur le constat déjà fait à maintes reprises, à savoir que les actes, sont à l’image des paroles, c’est-à-dire creuses.
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