Cinq milliards de dirhams, c’est le montant qu’IMS a annoncé vouloir investir au Maroc pour mettre en place de nouvelles unités hospitalières. En jeu aussi, le rapprochement en cours des relations avec Israël, dont le groupe est issu.

Présent depuis plus de 20 ans en Afrique où il a construit et gère une demi-douzaine d’hôpitaux dans l’ouest du continent ainsi qu’en Guinée équatoriale, le groupe israélien International médical services (IMS) va donc également s’installer au Maroc. Le 30 juin 2022, le ministère de la Santé a annoncé sur son site avoir signé un mémorandum avec lui. Montant en jeu: pas moins de cinq milliards de dirhams (MMDH), qui serviront concrètement à mettre en place plusieurs unités hospitalières dans les région de Dakhla-Oued Ed Dahab, Fès-Meknès, Drâa-Tafilalet, l’Oriental et Marrakech-Safi.

Selon le département concerné, ce mémorandum fait suite aux orientations données par le roi Mohammed VI en faveur de l’établissement d’un modèle de développement social fondé sur les principes d’égalité, d’équité et de solidarité, mais il faut sans doute aussi y voir le début de la concrétisation de l’appel lancé dans son discours du Trône du 29 juillet 2019 par le Souverain pour que “certaines filières et professions libérales”, y compris celles de la santé, “s’ouvr[ent] aux expertises et compétences mondiales, au secteur privé, national et étranger”.

Il avait alors indiqué que “de nombreuses institutions et sociétés internationales ont exprimé le souhait d’investir et de s’installer au Maroc”, ce que l’investissement annoncé par IMS vient aussi confirmer. En outre, le ministre de la Santé, Khalid Aït Taleb, a, pour sa part, à plusieurs reprises confié voir d’un très bon oeil en général les possibilités de partenariat public-privé et semble y voir personnellement la solution idoine pour financer le système de santé national du fait du peu de moyens dont dispose l’État. Ils sont d’ailleurs plusieurs groupes privés à disposer actuellement de cliniques au Maroc à l’instar d’Aktidal, de KMR Holding ou encore du français Valyans, ce qui fait qu’IMS n’est pas à proprement parler la première entité étrangère à investir dans le secteur.

Partenariat public-privé.
Enfin, la nationalité d’IMS est bien évidemment à signaler, étant donné que l’annonce de son investissement ne manque pas de s’inscrire dans le cadre du rétablissement des relations maroco-israéliennes entamés en décembre 2020 sous égide des États-Unis et qu’elle revêt donc également une dimension éminemment politique et non seulement économique, d’autant plus qu’est nommément concernée la région de Dakhla-Oued Ed Dahab, en plein Sahara marocain.

Rappelons, à ce dernier propos, que lors de la visite qu’elle vient d’effectuer le 21 juin 2022, la ministre israélienne de l’Intérieur, Ayelet Shaked, avait apporté, au nom de son pays, un appui ferme à la souveraineté du Maroc sur la région, ce qui avait constitué une première et est sans doute aussi à considérer comme un feu vert, en l’espèce, aux hommes et femmes d’affaires israéliens.

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