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dim' 03 Nov' 2024

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Re’eh ראה: « Vois, Tu choisiras la vie » (vidéo)

Dans Devarim, le cinquième livre de la Torah,  on nous demande de privilégier le sens de l’ouïe au sens de la vision ou de la perception par la vision ou les visions (prophétiques).

Re’eh ראה: « Vois, Tu choisiras la vie » (vidéo)

Dans Réeh, cette section de la  Torah fait appel dès le premier mot au sens de la vue : ראה Vois !
Ainsi, l’homme est invité à faire appel au sens qui va lui donner la possibilité de percevoir les choses, les événements et de pouvoir considérer en pleine conscience ce qui se trouve devant lui de façon concrète.
Un commandement qui est entendu fait son chemin vers la réflexion de manière abstraite alors que l’image vue concrétise la chose.
D. dit : Vois Je place devant toi la bénédiction et la malédiction plus bas nous apprenons dans quelles conditions l’homme pourra recevoir une bénédiction אשר תשמעו si vous avez écouté les mitsvoth c’est donc que l’ouïe-réflexion vit en symbiose avec la vue, la perception des choses et de cette façon ce qui est bien comme ce qui est mal « sautera aux yeux ».
« Ce qui est bien aux yeux de HaShem » est ce qui est conforme à l’observance des mitsvoth…. Ainsi, D. met à notre disposition les deux entités : le bien et le mal, la bénédiction et la malédiction, la vie et son contraire et, le texte, après nous avoir exposé tous ces aspects nous conseille : tu choisiras la vie.
Que nous est-il donné de comprendre avec ces propositions : devons-nous comprendre en termes simples que si nous nous conduisons bien, nous serons récompensés ?
Monts Guerizim et Ebal (Samarie)
Non, comme nous l’enseigne la mishna : sekhar mitsva, mitsva ; sekhar avéra, avéra ou : le salaire de la mitsva est une mitsva et celui d’une dérogation à la loi, par une autre dérogation… cela équivaudrait à penser que lorsqu’on est imprégné de l’esprit d’une mitsva, on a envie d’en faire une autre ou bien qu’une faute commise entraîne à en commettre une autre.
« Tu choisiras la vie » c’est-à-dire que nous avons le choix, nous sommes LIBRES de choisir comment nous devrons nous conduire, bien, comme le veut notre Créateur, selon les préceptes qu’Il nous a donnés pour mieux nous guider et parce que nous L’aimons de manière inconditionnelle, parce que nous savons que Lui Seul sait ce qui est bon pour nous et surtout parce que nous acceptons tous Ses commandements sans essayer le pourquoi de ces commandements, mais simplement parce qu’ils émanent de notre D. et que notre volonté est de Lui obéir.
C’est en cela que réside le libre-arbitre. Ainsi que nous l’apprenons dans les Pirké Avot : הכל צפוי והרשות נתונה ou, en d’autres termes : D. a Son plan : tout est prévu en ce qui concerne les grandes lignes : le début la fin, les moyens mais, et c’est là qu’intervient le libre-arbitre : le choix de l’homme est préservé, l’homme peut fauter mais aussi il peut s’en rendre compte et en ce cas, il peut aussi se repentir.
D’une manière plus actuelle le libre-arbitre ((רשות va se transformer en : .הבחירה החופשית Conférant au libre-arbitre un plus large éventail d’action : le choix par liberté, dans le sens de volonté et non pas être libre de choisir.
Il y a là une très faible nuance mais elle existe : je suis libre de choisir et je fais ce qu’il me semble bien de faire et non pas je dois choisir et je choisis ce que je veux car dans le libre arbitre je dispose d’une entière liberté choisir ou pas et bien ou mal alors que dans l’autre, je dois choisir, et, je choisis ce que je veux.
La nuance est très faible mais elle existe et elle nous permet de voir ainsi à quel point l’homme craignant D. peut, de par son choix et sa propre intervention, influer sur son avenir et son destin même si les grandes lignes ont été décidées (הכל צפוי).
L’avantage est que l’homme en décidant d’agir dans le sens de la mitsva va ressentir hic et nunc (immédiatement) les bienfaits et la satisfaction morale du devoir accompli alors qu’en n’observant pas ce que l’Éternel a demandé à Ses enfants de faire, l’être humain se sent « poursuivi » par le sentiment de culpabilité.
La bénédiction et la malédiction résidant en ce sentiment de bien-être ou de mal-être engendré par la satisfaction du devoir accompli ou non. L’accent doit être mis sur l’action : l’homme qui exerce un choix et qui agit est actif alors que celui qui subit est passif.
En acceptant la Torah l’homme a pris une décision, il est actif. En recevant, il est passif mais en décidant d’accomplir ce qu’on lui a proposé de faire il redevient actif et c’est en cela qu’il exprime son libre arbitre, il agit de son plein gré.
S’il décide de recevoir sans réagir, il redevient passif. Or, l’homme ne peut être éternellement passif car il ne subit pas constamment, il agit aussi pour manger, travailler, vivre et évoluer au sein du microcosme de la cellule familiale ou du macrocosme de la société, du monde dans lequel il est actif.
L’homme se distingue de la bête sous plusieurs aspects : la parole et l’intelligence mais aussi sa faculté de décision, d’action libre.
Le Maharal de Prague a défini (schématiquement) la différence entre l’homme et la bête qui porte un joug : l’homme se tient debout la tête se dressant vers le Royaume des Cieux alors que la bête se tient la tête baissée vers la terre.
Judah Loew ben Bezalel
La bête est passive, elle subit le joug imposé par l’homme alors que l’homme est libre : il est libre d’accepter ou de refuser le Joug du Royaume des Cieux et de s’y conformer ou de se révolter. D. nous conseille : tu choisiras la vie !
Car c’est en étant en vie que l’on profite de tout ce que l’Eternel a créé pour notre plaisir et même si parfois tout n’est pas « rose », la satisfaction d’avoir fait une berakha par exemple avant de consommer un mets ou la satisfaction d’avoir remercié le Créateur pour un bienfait dont nous aurons été les bénéficiaires directs, nous remplit d’aise.
La vie est bonne, choisissons-la et n’opérons de choix que dans les priorités qu’il nous semble devoir donner aux actes.
Parmi les actes, il y a les bons qui nous maintiennent dans la bonne voie et les mauvais qui peuvent nous entraîner dans le mauvais chemin, les mauvaises pensées ou réflexions, les mauvais choix.
Quel est donc le remède pour nous apporter toute la félicité, le bonheur et le bénéfice d’un choix judicieux ? L’étude de la Torah pour laquelle nous nous devons de consacrer du temps et qui nous guidera vers les choix judicieux.
Reeh, Vois, Je place devant toi le bien et le mal, ….. Tu choisiras la vie…..
Caroline Elisheva Rebouh

Le sens des lois alimentaires

« Tu ne mangeras pas d’aucune chose abominable. Voici les animaux dont vous pourrez manger (…) tout quadrupède qui a le pied corné et divisé en deux ongles distincts, parmi les animaux ruminants vous pouvez le manger » (Dt, 14, 3 à 6). Traduction du Rabbinat.

Ces prescriptions qui concernent l’alimentation du peuple sinaïtique sont également de celles qui sont péjorées sous le qualificatif de ritualistes, comme si elles renfermaient le peuple d’Israël sur lui même et lui interdisaient toute convivialité avec des peuples autres.
En réalité, il n’est aucune collectivité humaine qui ne s’impose des régulations spécifiques dans ce domaine, que ces collectivités se veuillent confessionnelles ou agnostiques.
Les musulmans s’interdisent la viande de porc et les boissons alcoolisées; les catholiques restreignent leur alimentation lors de la période du carême, les bouddhistes en principe ne mangent pas de viande, et que dire des adeptes de la nourriture bio… Les règles de la cacherout – puisqu’il s’agit d’elles ici – doivent être comprises selon leur intentionnalité profonde.
Depuis qu’il a été situé dans le Jardin d’Eden, l’Humain a le droit de consommer de tout ce que ce lieu produit. Il lui est interdit de procéder à des mélanges confusionnels qui lui feraient perdre de vue l’origine même des aliments qu’il est amené à consommer. L’alimentation humaine est celle de créatures douées de pensée
Aussi, pour autant que l’on s’autorise à manger de la viande, celle-ci doit provenir d’animaux qui incarnent si l’on peut dire cette aptitude.
C’est pourquoi il est interdit de consommer de la viande provenant d’animaux ou d’oiseaux de proie, qui déchiquettent celle-ci. Les animaux permis devront être domestiques, autrement dit rendus le plus proche possible de l’humain, ensuite herbivores mais surtout ruminants. Car il se trouve bien des animaux qui se nourrissent d’herbe ou de racines végétales mais qui ne ruminent pas.
Qu’est ce que la rumination? L’équivalent physiologique de la pensée. Un animal herbivore ruminant n’avale pas sa propre nourriture d’un seul coup, d’une seule bâfrée.
D’abord il l’introduit dans son orifice buccal où elle subit une première élaboration. Ensuite, il l’introduit dans son tube digestif lequel comporte une panse dans laquelle la nourriture initialement ingérée subira une seconde élaboration. Après quoi, la nourriture ainsi transformée, sera régurgitée avant que d’être définitivement absorbée par l’estomac.
Il n’en va pas autrement de la pensée humaine. En tant que telle la pensée n’est jamais impulsive comme l’est le passage à l’acte. Elle opère en trois temps. Le premier sera celui de l’information, de la prise de connaissance des données initiales d’une situation ou d’un cas. Le second temps sera celui de l’élaboration réflexive.
Les données initialement perçues seront confrontées avec d’autres données, d’autres concepts qui en feront paraître soit le caractère ordinaire, soit la plus-value de sens. Enfin, une fois ces deux phases achevées, le processus se consolidera dans celui d’une véritable connaissance, exhaustive et assurée, en vue d’une transmission.
C’est pourquoi les animaux concernés devaient présenter une autre caractéristique: être dotés de sabots certes mais de sabot fendus. Cette dernière caractéristique appellerait bien des commentaires.
On retiendra pour conclure sa signification principale. Le sabot est cela qui termine le pied, l’organe de la locomotion, donc du mouvement. Dans la pensée biblique, un mouvement n’est jamais réductible à un déplacement strictement physique.
Il est la forme que prend le comportement, autrement dit la conduite orientée, laquelle se confronte toujours à des choix lorsqu’elle arrive à des carrefours, à des bifurcations. Au lieu de s’en étonner il faut plutôt considérer que même les animaux ne sont pas des automates. Est-il nécessaire de rappeler le précédent de l’ânesse de Bilaâm lorsque celui-ci la forçait à s’engager dans une voie contre-nature?
Il faut réfléchir à ces principes vitaux que l’écologie contemporaine découvre ou redécouvre mais sans toujours les rapporter à leurs sources originelles.
Raphaël Draï zatsal, 

Source

 

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