Le 7 octobre 1944, à Birkenau, il y a 80 ans, quelques dizaines de déportés juifs, membres du Sonderkommando, se révoltaient, s’en prenaient aux SS et détruisaient, grâce à des explosifs de fortune, le Crématoire IV (l’une chambres à gaz du centre de mise à mort). Le Sonderkommando, composé alors de plus de 600 hommes, assumait de terribles tâches dont celle de veiller à l’entrée des futures victimes dans les chambres à gaz, de sortir les corps, de les détruire par le feu.
Sous l’impulsion de plusieurs Juifs polonais : Załmen Gradowski, Lejb Langfus, Załmen Lewental, Abram et Szlomo Dragon, Jankiel Handelsman et Józef Dorębus, les membres du Sonderkommando, en relation avec l’organisation clandestine du camp, réussirent à se procurer de la poudre (venue de l’usine Union Werke située hors du camp) à partir desquels ils construisirent des explosifs.
Cet acte, dont l’issue fut terrible pour les insurgés qui furent sauvagement assassinés, est d’une importance majeure, au même titre que les photographies “volées” par “Alex” devant le Crématoire V et que les “rouleaux” enfouis sous le sol de Birkenau: il rappelle la réalité des actes de résistance dans cette implacable “machine à tuer” qu’était devenu Birkenau.
Une pensée également pour les femmes juives employées dans l’usine de munitions qui avaient fourni les explosifs : Róża Robota, Ella Gaertner, Regina Safirsztajn et Estera Wajcblum, qui furent pendues publiquement dans le camp en janvier 1945, trois semaines avant la libération d’Auschwitz.
Alors que d’aucuns ont osé et osent encore comparer à un acte de résistance les crimes odieux du 7 octobre 2023 perpétrés par les terroristes du Hamas qui ont coûté, en Israël, la vie à près de 1200 personnes, ce rappel historique me semblait nécessaire.
© Alexandre Bande
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