Cette année, à quelques jours du 7 octobre, et en pleine guerre de légitime défense d’Israël, il m’est impossible d’adresser à quiconque ou ici et comme habituellement, de jolies phrases convenues et sympathiques, pourtant sincères.
Parce que, comme chacun, je suis très triste. En colère aussi. Et j’ai peur.
L’incertitude. En ce moment-même. Aux aguets.
En entendant et lisant les pires choses. La haine atroce de de Villepin et de Mélenchon et ses sbires, même combat.
Hier, sur LCI, on a entendu dire sans contradiction de personne, sauf heureuse intervention de Raphy Jerusalmy ensuite, que le massacre sanglant du port de Beyrouth, il y a quelques années, avait été accompli non par le Hezbollah mais par … Israël.
Les 12 enfants druzes assassinés en jouant au football aussi ?
On a dit également que Tsahal est partie pour occuper tout le Liban et que tous les Libanais soutiennent le Hezbollah !
A Bruxelles, une vice-première ministre pourtant démissionnaire et silencieuse s’est précipitée dès l’approche de la frontière par l’armée israélienne pour en dire que c’était une nouvelle violation du droit international contre laquelle il fallait agir fort.
Mais, si, au lieu d’invoquer à tort et à travers, contre le seul État d’Israël, le droit international, les crimes de guerre, le génocide, l’apartheid, la famine, on admettait que la résolution 1701 des Nations-Unies obligeant le Hezbollah à se retirer sur le Litani aurait dû être implémentée, il n’y aurait rien eu de tout cela…
Et si on admettait qu’il est désormais prouvé que le Hezbollah préparait un «7 octobre» imminent au nord, peut-être serait-on plus honnête.
Cette année, et ces soirs de Roch Hachanah, il nous faut donc, comme on le fait à Pessah, laisser notre porte ouverte et un siège vide pour nos otages.
L’année juive écoulée a connu un premier pogrom depuis 80 ans. Un carnage. Une mutilation. Un incendie. Un viol. Un génocide.
Ce furent aussi des bombes en tous genres au nord. Au sud. A l’est. Sept points d’attaque.Des déracinés.
Oubliés par Emmanuel Macron et son nouveau ministre des affaires étrangères. Comme les marins français assassinés par le Hezbollah.
En Israël, des victimes, des souffrances, des traumatismes, des deuils, jusque dans dix générations.
Nous devrions, nous, juifs, toutes et tous, être inscrits dans le Grand Livre de l’an prochain, pour aider à une nouvelle résilience, une nouvelle reconstruction.
A la Paix. Mais avec qui ? MBS seul honest broker en vue ? Par contre, pour Madame Harris, j’ai de gros doutes.
Bref. Lutter contre la haine des Juifs. Là-bas ou ici. Être solidaires.
Ne pas vouloir décider de la politique israélienne à Neuilly ou Knokke-le-Zoute devenus Knesseth.
Se battre contre l’antisémitisme gravement résurgent. Dans un environnement hostile comme jamais.
Vouer éternelle reconnaissance et admiration et un soutien sans faille aux soldats et au peuple d’Israël et à sa démocratie ou son génie civil et celui militaire retrouvé.
Penser particulièrement aux familles des victimes.
Faut-il être seuls à faire contrition sur des erreurs ou des fautes ?
Oui et ce sera fait en son temps. Dans ce beau pays de droit et de justice.
Mais là, on nous impose le temps de la guerre d’extermination. Existentielle. On veut notre mort.
Oui, la mort. Voir ce mardi soir. Les pazdarans iraniens hystériques ont annoncé vouloir «venger » les chefs terroristes des proxys, éliminés en masse.
Leurs centaines de missiles envoyés sur Israël ont été arrêtés par le dôme de fer et les aviations israélienne, américaine et même jordanienne. Pas de victime. Un immeuble atteint. Un Palestinien tué.
Certains parlent même d’un mur de Berlin iranien qui s’effrite.
Les pazdarans ont ainsi offert un alibi en or à Israël pour attaquer l’Iran. Et au moment où j’écris ces mots, il en est question dans les prochaines heures !
Et depuis une année, le «plus jamais ça » a disparu sous la double pression islamo-gauchiste irréversible, réussie sur un monde politique et médiatique bisounours, lâche, aveugle, incompétent, peureux, électoraliste, voire complice ou par intérêt.
Et il faut donc tout recommencer. Ensemble.
C’est le mythe, version juive, de Sisyphe. Heureux comme le dit Camus ? Mais surtout le serment de Massada.
Je nous souhaite de participer à cela. Il le faut.
Ce sera pénible.
Encore des larmes et du sang.
Mais, c’est écrit dans la chair d’une victime de Nova : «Nous danserons un jour à nouveau tous ensemble».
Que le miel d’Israël se déverse doucement sur ses plaies. Sur les nôtres.
C’est la règle juive essentielle : vivre en bonne santé, heureux et solidaires. Mais, la vie avant tout.
Bring them all home. Now.
Am Israël Haï.
Shana Tova de tout mon cœur.
© Henri Benkoski
L’article “Shana Tova” paraît presque incongru. Par Henri Benkoski est apparu en premier sur Tribune Juive.