Monsieur DEMARCY-MOTA Directeur du Théâtre des Abbesses 31, rue des Abbesses
75018 PARIS
Charenton, le 22 septembre 2024,
Monsieur,
Avec un groupe de 18 amis, nous avons assisté cet après-midi, au Théâtre des Abbesses, Théâtre de la Ville, que vous dirigez, à la représentation de la pièce « La vie secrète des vieux » de Mohamed El Khatib.
Comme tous les spectateurs, nous avons apprécié la pièce et avons applaudi le jeu des acteurs, le texte et la mise en scène.
Alors que nous applaudissions encore, un message est apparu sur l’écran TV placé sur le fond de la scène : « Soutien au peuple palestinien ».
Ce message appelle de ma part, les remarques suivantes:
Tout d’abord, nous avons acheté des places pour voir une pièce de théâtre, non pas pour assister à une tribune politique, d’une façon ou d’une autre, qui plus est sur un sujet sans rapport avec la pièce. Si nous avions souhaité assister à un événement en soutien au peuple palestinien, alors, nous l’aurions fait de notre propre gré. Nous ne pouvons accepter de nous voir imposer un message politique dans un événement sans lien, en outre dans un contexte géopolitiqueparticulièrement tendu.
Tout le monde peut défendre le sort des Palestiniens, qui, bien sûr, ne laisse personne indifférent dans notregroupe d’amis. Mais ce n’est pas la seule cause à défendre. Nous sommes aussi sensibles au sort des otages israéliens, des femmes afghanes, des Iraniens pris en otage par les terroristes, par l’existence d’Israël et bien d’autres causes encore. Ça ne semble pas être le cas de l’équipe de votre théâtre qui a fait ce choix particulier plutôt que de diffuser un message de paix universaliste. A cet égard, je me demande si, au début des années 2010, dans ce même esprit humaniste, votre théâtre a affiché un tel message de soutien aux Palestiniens dont des milliers ont été massacrés par le régime syrien à Yarmouk.
Enfin, je me demande si diffuser un tel message politique dans un théâtre appartenant à la Ville de Paris, donc dans un établissement public et non privé, est déontologiquement et juridiquement opportun.
Dans l’attente de votre réponse, je vous prie de croire, Monsieur, à l’expression de mes sentiments distingués.
c.c. : Mme Carine Rolland, Adjointe à la Maire de Paris en charge de la Culture
Richard Metz
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