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Sur Radio Ici et Maintenant, l’Appel de Mehrabodin Mastan : “Vous avez fait cadeau de l’Afghanistan aux talibans”

Entretien conduit par Morgane Awesta hier 21 avril

Mehrabodin Mastan, ancien ambassadeur d’Afghanistan en France, Docteur en philosophie, chargé d’affaires à Paris pour établir le gouvernement légal d’Afghanistan reconnu par la communauté internationale et représenté sur le sol afghan par Le Front Uni,   présenté par son hôte  comme la mémoire de la résistance afghane était aujourd’hui vendredi l’invité de Morgane sur “Radio Ici et Maintenant 95.2FM” , où il lança à la communauté internationale, à chacun d’entre nous, un Appel au monde libre.

D’emblée, la journaliste en moi veut dire combien est dramatiquement frappant d’être épatée de tomber sur une émission où l’invité … a le temps de s’exprimer, sans être, comme le veulent les mœurs du temps, coupé à tout instant par … la pub, et, pire, par l’intervieweur. La chose en effet n’existe quasiment plus, chacun en conviendra.

C’est ainsi que, sur “Radio Ici et Maintenant”, Mehrabodin Mastan eut à loisir le temps, denrée rare s’il en est, de s’exprimer sur ce qu’il qualifie à raison de tragédie afghane.

L’invité de Morgane était, notons-le car la chose est si rare elle aussi-, particulièrement bien structuré sur le plan de la pensée, du raisonnement, ce qui donna une force indicible à l’appel qu’il lança à chacun d’entre nous.

Il évoqua avec pédagogie et dignité  la situation en Afghanistan, parlant d’une Révolution lancée par les femmes et soutenue par les hommes.

Une tragédie. Le désespoir afghan

Rappelant tout d’abord la situation sur le plan humanitaire, plan humain, il parla sans nulle emphase de “tragédie”, racontant les tortures de la part des talibans, l’oppression constante, la misère, l’extrême pauvreté contraignant les familles à vendre un enfant pour nourrir les autres ou à se livrer à de sinistres trafics de reins pour quelques billets de dollars. Mehrabodin Mastan parla de “Désespoir”, se demandant où allait son peuple et ce qu’il allait se passer.

Revenant dans un second temps sur le contexte historique, il parla de “l’heure où la communauté internationale livra le pays aux Talibans”, racontant la Situation militaire et la suprématie militaire considérable des talibans constitués en milice dotée d’une armée forte : “La résistance s’épuise car le déséquilibre est trop fort. Des unités commandos essaient de résister mais doivent veiller que les talibans ne massacrent pas le village où qu’eux tentent de sauver”.

Cette résistance, Front pour la liberté, existe depuis un an et demi, et les femmes, constituées en front pacifique, en font partie, ce qui décuple l’ire des talibans pour qui elles sont la cible première, ordonnées de demeurer au domicile. Cette Résistance massive continue, malgré les centaines de jeunes filles tuées, torturées, brûlées : “On n’a jamais vu cela en Afghanistan”.

Enfin, à l’appui de ceux-là, “des intellectuels, hommes de savoir, qui écrivent et vivent très menacés car visés comme espions de l’Occident”.

“La Situation politique est très grave”, continue-t-il : “on a le sentiment que le pays a été livré aux talibans qui y ont installé un émirat. Pour eux, toute autre manière de vivre est considérée comme décadente, car pas assez islamique : ils veulent réinventer l’islam d’il y a 1000 ans, à leur manière, Ils veulent imposer un islam inédit”.

La Communauté internationale a fait cadeau de l’Afghanistan aux talibans

Mehrabodin Mastan nous demande ce que veut la communauté internationale, qui s’intéresse à des problèmes certains tels l’Ukraine, mais en oublient … l’Afghanistan : “Les talibans vont être reconnus comme un gouvernement légitime. Si la communauté internationale reconnait ce gouvernement,  elle obtiendra des  concessions au titre de soutiens obscurs des talibans, à l’image du  Pakistan, sponsor des talibans. Les talibans sont constitués en gouvernement sous tutelle pakistanaise. De même, ils sont en relation étroite avec la république islamiste donc l’Iran, les gouvernements  chinois, russe, l’Ouzbékistan, le Qatar, une partie du gouvernement  américain impliqué via le Qatar, bientôt l’Inde, sans oublier la Turquie”.

“Ainsi s’est constitué un réseau, un soutien qui ne se limite pas aux déclarations mais qui est un soutien concret, difficile à mesurer, accentuant la complexité de la question afghane”.

Mehrabodin Mastan se demande “comment un pays de 40 millions d’habitants a pu être livré à 100000  trafiquants et tueurs qui usent du massacre puisque, en somme, la communauté internationale leur a fait cadeau de l’Afghanistan”.

“Constitués en groupe extrémiste, ils ont été endoctrinés dans des madrassa, écoles coraniques et centres d’entrainement militaire. Beaucoup étaient des orphelins de la guerre, des déracinés, qui furent dressés comme des animaux prêts à aller se faire exploser.

Pachtoun, Pakistanais, Combattants arabes ou africains, ils sont devenus une Internationale terroriste islamiste qui a un credo : que la planète soit dominée par cet islam qu’ils disent pur, ils sont prêts à aller mener le djihâd ailleurs, tel est leur agenda planétaire, ils sont partout, en attente”.

“Comment le monde laisse-t-il faire ça”, interroge Mehrabodin Mastan.

A la question de la journaliste qui demande ce qu’on peut faire, Mehrabodin Mastan répond que Chaque ami de la cause afghane, de la cause humaine, doit réagir. “Car la Ligne rouge est dépassée”.

Il ose une comparaison avec les nazis : “Aurait-on, en 1945, gardé le gouvernement de Vichy ?” 

Il continue, dénonçant “leur double jeu” : “Le pays est livré à des terroristes purs et simples”. 

Rendant Hommage à tous ceux qui ont aidé, il appelle la France à être “un avocat de la cause afghane aux Nations unies : Il ne faut pas normaliser les relations8 Vous voulez les accueillir chez vous ?”

Évoquant l’Iran, Mehrabodin Mastan dit comprendre les manifestants iraniens car l’Iran est allée vers l’extrémisme. Il explique que “Plus tôt l’Iran se stabilisera, mieux ce sera pour l’Afghanistan”. Il redit que les talibans n’ont jamais tenu aucune promesse et qu’ils se moquent des exigences de la communauté internationale.

Évoquant la conférence à Doha au Qatar, Mehrabodin Mastan répète qu’il ne faut pas que les talibans obtiennent la reconnaissance internationale : “La situation est gravissime, la communauté  internationale nous abandonne brutalement”.

Parallèlement, La Tribune appelle la France à accueillir les femmes afghanes

Parallèlement, France Terre d’asile, via une tribune signée par plus de 350 personnalités, appelle à un accueil humanitaire spécial pour les femmes afghanes exilées et demande aux autorités françaises des mesures d’aides spécifiques pour les femmes afghanes dont la situation ne cesse de se détériorer depuis le retour des talibans au pouvoir : Des milliers d’Afghanes ayant fui l’enfer taliban sont dans les limbes au Pakistan et en Iran. La France peut, et doit, les accueillir en urgence. 

France terre d’asile appelle les autorités françaises à mettre en place un programme d’accueil humanitaire spécial pour les exilées afghanes, victimes particulièrement délaissées du régime des mollahs. Alors que leur taux de scolarisation a explosé depuis vingt ans, la chute de Kaboul en 2021 leur a brutalement fermé les portes de l’université et de l’école au-delà de douze ans : La majorité des femmes n’a plus le droit de travailler, plongeant d’innombrables familles dans la pauvreté. Les filles et les femmes sont traquées, battues, en toute impunité. […] L’Afghanistan est le pays le plus répressif pour le droit des femmes et des filles, dénonce l’association, qui déplore qu’aucune politique européenne coordonnée [n’ait] été mise en œuvre : Elles ont eu, pendant deux décennies, une fenêtre sur la vie, la vraie, celle qui consent le rêve. Vingt ans durant, à grand renfort de programmes d’éducation, de bourses universitaires, on a poussé les Afghanes à y croire. Elles ont repris le chemin de l’école, obtenu des diplômes en droit, en women’s studies. Dans le département d’astronomie de l’université américaine de Kaboul, un télescope fixait leur horizon à des années-lumière de là.

Puis tous ces rêves sont devenus obsolètes. Et leurs diplômes, inutiles. Car en août 2021, dans un odieux et retentissant clap de fin, leur président a fui, les ambassades ont quitté le pays, le grand empowerment a pris fin. Les talibans ont repris du jour au lendemain le pouvoir, instaurant le règne des mollahs.

Entre 2001 et 2021, le pourcentage de filles inscrites à l’école primaire en Afghanistan est passé de 0 % à 40 %. Le nombre d’étudiantes à l’université a été multiplié par 20, passant de 5 000 femmes à 100 000. Les femmes composaient 26 % du service public. En 2023, les compteurs ont été remis à zéro, de force. Par la seule volonté d’une dictature illégitime. Aujourd’hui, l’Afghanistan est le seul pays au monde où les fillettes ne peuvent plus aller à l’école au-delà de l’âge de 12 ans et où les femmes n’ont plus le droit d’accès à l’université. La majorité des femmes n’ont plus le droit de travailler, plongeant d’innombrables familles dans la pauvreté. Les filles et les femmes sont traquées, battues, en toute impunité. Coupables de tout, elles ne valent plus rien. L’Afghanistan est le pays le plus répressif pour le droit des femmes et des filles.

A l’été et à l’automne 2021, des évacuations menées par des pays et des initiatives privées, au milieu du chaos, ont permis d’évacuer un nombre important d’Afghans et d’Afghanes. Mais les femmes, en particulier les femmes seules et qui ne disposaient pas de l’entregent nécessaire, ont été largement délaissées. Pour elles, il ne subsiste aujourd’hui que des initiatives ponctuelles, menées souvent à bout de bras par des journalistes, des chercheurs, des organisations, pour leur permettre de quitter l’Afghanistan au compte-gouttes. Quand elles arrivent à franchir la frontière, et rejoignent des pays limitrophes comme l’Iran ou le Pakistan, leur route d’exil est loin d’être terminée. Car, extrêmement vulnérables, elles se retrouvent, seules, exposées à de nouveaux dangers. Difficultés à se loger et à trouver un emploi, violences, traite d’êtres humains… Les Afghanes n’ont d’autre choix que de rêver d’ailleurs, et, pour beaucoup, d’Europe. Il y va de leur vie.

Ces femmes que nous évoquons, qui sont parvenues à rejoindre un pays limitrophe et pourraient être prises en charge, ne sont que quelques milliers. Elles sont courageuses, indépendantes, ont vu leur éducation ou leur carrière être brusquement interrompue, et ne demandent qu’à reprendre une vie active comme celle qui leur avait été promise en Afghanistan avant l’arrivée des talibans. En septembre 2021, le Parlement européen avait appelé à la création d’un visa humanitaire spécifique pour accueillir les femmes afghanes. Mais cet appel est resté sans suite et aucune politique européenne coordonnée n’a été mise en œuvre. L’Europe tangue sur les questions migratoires et les femmes afghanes ne peuvent plus attendre. C’est pourquoi la France doit agir, vite, pour les protéger.

Pour rappel : Depuis la chute de Kaboul, la France a accueilli sur son sol quelques milliers d’Afghans, anciens collaborateurs des autorités françaises ou défenseurs des droits humains. Une démarche indispensable, bien sûr, mais bien faible comparée, par exemple, aux près de 30 000 Afghans accueillis par nos voisins allemands. Or nous constatons que ce programme d’accueil s’essouffle aujourd’hui et ne pouvons accepter que la France estime avoir rempli son rôle.

C’est pourquoi nous, journalistes, chercheurs, enseignants, féministes, spécialistes de l’Afghanistan ou des politiques migratoires, citoyens engagés, demandons aux autorités françaises de mettre en place un programme d’accueil humanitaire d’urgence, pour permettre l’accès à notre territoire à ces femmes qui n’ont plus accès au travail ou à l’éducation et qui sont isolées au Pakistan ou en Iran.

France Terre d’asile propose trois mesures : une aide humanitaire dans les pays frontaliers de l’Afghanistan permettant de protéger ces femmes qui fuient , un engagement à faciliter les délivrances de visa au nom du droit d’asile, et un système d’accueil renforcé à l’arrivée en France.

Sarah Cattan avec Morgane Awesta et “Radio Ici et Maintenant

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