Une attaque du Hezbollah contre Karish pourrait mener à une guerre, prévient Israël
Le Liban et Israël mènent des négociations pour régler un différend frontalier et lever les obstacles à la prospection d’hydrocarbures
Une attaque du Hezbollah contre le champ gazier de Karish, en Méditerranée orientale, pourrait mener à une nouvelle guerre entre le mouvement chiite libanais et l’Etat hébreu, a prévenu lundi le ministre israélien de la Défense Benny Gantz.
Le Liban et Israël, deux pays voisins officiellement en état de guerre, mènent des négociations par l’intermédiaire de Washington pour régler un différend frontalier et lever les obstacles à la prospection d’hydrocarbures.
Les pénuries de carburant et de nourriture ont déclenché la crise économique du pays en 2019, après des décennies de mauvaise gestion financière qui ont abouti à des manifestations généralisées. La crise a depuis été exacerbée par le Covid-19 et l’explosion du port de Beyrouth en 2020.
Près de la moitié (46 %) des ménages libanais sont actuellement en situation d’insécurité alimentaire. La Banque mondiale a blâmé les élites des petits États densément peuplés pour avoir mené des politiques budgétaires «délibérément nuisibles», ce qui, selon elle, équivaut à l’une des trois crises économiques les plus graves depuis le XIXe siècle.
Le mois dernier, Tsahal a intercepté trois véhicules aériens sans pilote se dirigeant vers le champ de Karish.
Le 1er août, le conseiller principal des États-Unis pour la sécurité énergétique, Amos Hochstein, est arrivé à Jérusalem après sa présentation d’un projet d’accord mis à jour aux responsables à Beyrouth. Son arrivée imprévue a eu lieu quelques jours seulement après que les responsables israéliens ont affirmé que les pourparlers atteignaient « le bord d’une solution ».
Vers deux plateformes gazières ?
Des tensions ont surgi en juin avec l’arrivée d’un navire sur le champ offshore de Karish – situé selon Beyrouth dans les eaux contestées – qui devait commencer à l’exploiter pour le compte d’Israël. Depuis, le Hezbollah, puissant mouvement armé qui domine la vie politique au Liban, a mis en garde à plusieurs reprises Israël contre toute activité dans le champ.
Plate-forme flottante de production et de stockage (FPSO) d’Energean sur le champ gazier de Karish, en mer Méditerranée. (Crédit : Energean)
Et début juillet, l’armée israélienne a intercepté des drones non armés envoyés par le Hezbollah vers Karish. « Le gouvernement israélien a dit clairement que le gisement de Karish était situé au sud de la zone disputée, il n’y a pas débat à ce sujet. Et le gisement produira (du gaz naturel) lorsqu’il sera prêt à produire », a déclaré lundi Benny Gantz dans une interview à la radio 103 FM.
« L’Etat d’Israël est à la fois prêt à protéger ses actifs et prêt à arriver à un accord avec le gouvernement libanais via la médiation américaine sur le gisement de Sidon », un autre champ nommé Qana par les Libanais, a ajouté Benny Gantz. « Je crois que dans le futur, il y aura deux plateformes gazières, une de notre côté, une du leur. Et j’espère que nous n’aurons pas à passer par un nouveau round d’affrontements avant cela », a ajouté le ministre.
Israël « préparé à ce scénario »
Interrogé sur la possibilité qu’une attaque du Hezbollah contre un « champ gazier israélien » puisse mener à une « escalade » militaire, voire une « guerre », le ministre a répondu par l’affirmative. « Oui, car cela pourrait engendrer une réaction, conduire à plusieurs jours de combats et à une campagne militaire. Nous sommes forts et préparés à ce scénario, mais nous n’en voulons pas », a déclaré Benny Gantz.
Initialement, les négociations portaient sur une zone de 860 km2, conformément aux revendications libanaises enregistrées auprès de l’ONU en 2011. Mais le Liban a ensuite réclamé un droit supplémentaire sur 1.430 km2, qui comprend une partie du champ de Karish. Pour Israël, ce champ se trouve dans sa zone économique exclusive (ZEE) reconnue par l’ONU.
Jforum avec 20 Minutes et www.thejc.com
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