6 décembre 2024
Dans les années 2006-2008, Jamel Debbouze a rendu célèbres de nombreux humoristes grâce à son Jamel Comedy Club. La CPI[1] en a conçu une certaine jalousie et a décidé d’exploiter le filon. Voici son dernier palmarès dans les différents types de comique.
Comique sado-maso
Aux XVIe et XVIIe siècles en Angleterre, un whipping boy, littéralement « garçon à fouetter », était un garçon éduqué aux côtés d’un prince, qui recevait les châtiments corporels mérités par son monarque. Aux XXe et XXIe siècles, Israël est le seul État au monde utilisé comme « État à fouetter ».
Sous le règne des Tudor, le fils d’Henry VIII, Édouard VI, mort avant d’atteindre l’âge du règne (1537 – 1553), avait été élevé dans l’optique d’occuper le trône. Quand il déméritait, c’est un dénommé Barnaby Fitzpatrick qui trinquait.
Au siècle suivant, le futur Charles 1er (qui régna de 1625 à 1649 sur l’Angleterre, l’Écosse et l’Irlande) reçut la même éducation. Il considérait son whipping boy, Will Morray, comme son meilleur ami. On ne sait pas si c’était de l’humour.
Cette pratique amorale perdure au XXème siècle : lorsque le boucher de Bagdad gaze sa propre population, c’est son voisin Netanyahou qui est accusé de fascisme[2] et le pays qui l’a élu à la proportionnelle intégrale est présenté comme une « démocratie à l’agonie »[3]. Quand le Hamas et le Hezbollah utilisent leur population comme bouclier humain, l’État juif est accusé de génocide. Quand le Hamas pille les camions d’aide humanitaire[4], Israël est inculpé d’user de la famine comme d’une arme. Quand Myanmar (ex-Birmanie) persécute les Rohingyas, qui la France accuse-t-elle d’apartheid ? Le Whipping state[5].
Comique de situation
Au moment où la Syrie a dépassé le demi-million de victimes d’une guerre civile illimitée (dans le temps et par les moyens du pouvoir) et où le boucher régnant est dépassé sur son extrême-droite par al-Qaida et les Frères musulmans, au moment où on atteint le million de Ouïghours déportés, où les chrétiens du Soudan et du Pakistan subissent un véritable nettoyage ethnique, les seuls dirigeants contre lesquels la CPI lance des mandats d’arrêt sont israéliens.
En termes de nombre de morts, les 1200 victimes civiles israéliennes d’une part et les 14 000 miliciens du Hamas et 3800 morts du Hezbollah ne font pas figurer le conflit initié par Gaza et le Hezbollah contre Israël en tête de liste des victimes pour 2024. Pourtant, c’est contre les dirigeants israéliens, pas contre les dirigeants responsables de conflit majeurs, ni contre les mollah iraniens ou les talibans afghans que des mandats d’arrêt ont été lancés.
Depuis 2014, « l’ONU envisage de poursuivre Kim Jong-un devant la CPI pour violations massives des droits de l’Homme »[6]. Au bout de dix ans, ces violations n’ont pas dû atteindre une masse suffisante pour susciter un mandat d’arrêt.
Le 21 juin 2024, la CPI a rendu public le mandat d’arrêt à l’encontre d’Iyad Ag Ghaly, chef malien du mouvement terroriste Ansar Dine, pour des faits datant de 2012. Le mandat d’arrêt avait été initialement délivré sous scellés le 18 juillet 2017[7]. Il mentionnait des crimes ressemblant étrangement à ceux commis par le Hamas le 7 octobre 2023. Mais dans le cas du Hamas, les seuls dirigeants nommés par la CPI étaient déjà morts au moment où leurs mandats d’arrêt ont été lancés.
Comique burlesque
Comme le remarquait Jarad Alexandre Rifai, écrivain français d’origine syrienne, dans les colonnes de Causeur[8],« Israël, seul au monde à devoir justifier sa légitime défense, fait face à des accusations démesurées et à une focalisation injuste, notamment de la part de la Cour pénale internationale. » Il en conclut que cette focalisation « révèle une dérive profonde dans l’ordre moral et juridique mondial. Israël, seul État démocratique du Moyen-Orient, se voit traité comme un État voyou, tandis que les régimes autoritaires les plus violents bénéficient d’une relative impunité. »
En effet, l’ONU dédie de gros moyens à la délégitimation d’Israël (au prétexte du soutien des Palestiniens, certes, mais en réalité au profit des dictateurs qui les tyrannisent). S’y consacrent exclusivement trois agences de l’ONU et un point de l’ordre du jour de son Conseil des Droits de l’Homme (où siègent l’Iran, l’Algérie, la Chine, Cuba, Pakistan, la Somalie, le Soudan et le Qatar, entre autres démocrates particulièrement respectueux desdits droits).
Comique de situation
Certaines ONG de « défense des Droits de l’Homme » se concentrent sur la défense de leur propre antisémitisme. Human Rights Watch est de celles-là. Son fondateur, Robert Bernstein[9], l’avait quittée en dénonçant sa dérive anti-israélienne obsessionnelle. Jusqu’en 2022, l’ONG a effectivement été dirigée par un militant de l’antisionisme, Kenneth Roth. Bien qu’à la retraite, Roth ne rate pas une occasion de se reprendre le collier pour s’adonner à son passe-temps préféré : délégitimer Israël.
Sa jubilation à la nouvelle des mandats d’arrêt contre le Premier ministre et l’ex-ministre de la Défense résiste à tout élément factuel. Dans une tribune libre publiée le 26 novembre 2024 par The Guardian, il a balayé d’un sourcil méprisant le point de vue de la défense : « Le gouvernement israélien a réagi à l’arrêt de la Cour en détournant la conversation avec son habituel vitriol. Il a énuméré une litanie d’excuses – la nécessité de libérer les otages détenus par le Hamas, l’utilisation de boucliers humains par le Hamas, la démocratie israélienne, le droit d’Israël à l’autodéfense, la partialité et l’antisémitisme supposés de la CPI – qui sont toutes totalement dénuées de pertinence. Ces « défenses » hors de propos seraient rejetées par le tribunal si M. Netanyahu ou M. Gallant étaient un jour jugés. Les accusations dont ils font l’objet ne portent pas sur la question de savoir si Israël doit combattre le Hamas, mais sur la manière dont il mène cette guerre. Rien ne justifie la poursuite d’une stratégie de crime de guerre.[10] » Prétendre que les otages civils juifs et les boucliers humains gazaouis n’ont rien à voir avec la choucroute relève plutôt du comique de l’absurde.
Médaille d’or du genre, HRW a reçu, entre 2010 et 2020, 100 millions de dollars de la principale fondation de George Soros[11]. Le milliardaire américain d’origine hongroise a fait de la haine d’Israël un des critères pour choisir les bénéficiaires de ses contributions.
Comique troupier
Fadi El Abdallah, porte-parole et chef de l’unité des affaires publiques à la CPI, a été interviewé par Amichai Stein pour le site JNS. Il estime que ce serait plus pratique pour sa chapelle si les deux accusés se rendaient : « Les suspects peuvent décider de comparaître sur une base volontaire et de se rendre à la CPI.[12] »
Pourquoi, dans la guerre qui a opposé le Hamas (agresseur) et Israël (agressé), les seuls mandats d’arrêts concernent-ils deux dirigeants vivants israéliens et un mort palestinien ?
« La CPI vérifie si des crimes ont été commis au cours d’une guerre et qui en est responsable », a répondu M. El Abdallah, un Libanais qui parle couramment la langue de bois. Et d’ajouter : « Même dans les guerres, il y a des règles qui doivent être appliquées à tout le monde. Les juges ont simplement décidé sur la base des preuves et des règles. »
Et de réciter sa dernière réplique avec une conviction qui tient de la prouesse : « aucune question politique ne peut être prise en considération. Les juges sont indépendants et impartiaux et ne décideront que sur la base des règles juridiques applicables et des preuves dont ils disposent. »
Au tribunal des animaux, les loups qui condamnent les moutons au kebab ne prennent pas non plus en considération la moindre question politique.
Chez les humains, en plus, nous avons des ONG arc-en-ciel qui militent pour les réveillons LGBT à Gaza.
Bon appétit et bons réveillons à tous !
Source: Dreuz
www.dreuz.info/2024/12/karim-khan-comedy-club-307398.html
[1] La Cour pénale internationale, à ne pas confondre avec le syndicat des Comiques Pas Intelligents.
[2] https://blogs.mediapart.fr/yorgos-mitralias/blog/121024/netanyahou-un-fasciste-pur-sang-de-par-ses-origines-sa-formation-et-ses-mentors
[3] www.iris-france.org/178683-israel-lagonie-dune-democratie-3-questions-a-charles-enderlin/
[4] www.courrierinternational.com/article/guerre-plus-de-100-camions-d-aide-humanitaire-pilles-dans-la-bande-de-gaza_224674
[5] www.lefigaro.fr/politique/jean-yves-le-drian-met-en-garde-israel-contre-un-risque-d-apartheid-envers-ses-populations-arabes-20210523
[6] www.france24.com/fr/20140217-onu-justice-internationale-poursuite-kim-jong-un-cpi-coree-nord
[7] www.icc-cpi.int/fr/news/situation-au-mali-la-cpi-leve-les-scelles-du-mandat-darret-lencontre-diyad-ag-ghaly
[8] www.causeur.fr/israel-netanyahou-et-le-harcelement-organise-quand-les-ennemis-disrael-jubilent-296088
[9] https://fr.timesofisrael.com/deces-du-fondateur-de-human-rights-watch-robert-bernstein/
[10] https://www.theguardian.com/commentisfree/2024/nov/26/icc-arrest-warrants-netanyahu-israel
[11] www.opensocietyfoundations.org/newsroom/soros-and-open-society-foundations-give-100-million-human-rights-watch
[12] https://worldisraelnews.com/netanyahu-gallant-should-turn-themselves-in-icc-spokesman-tells-jns/
L’article Karim Khan Comedy Club. Par Liliane Messika est apparu en premier sur Tribune Juive.