Le Malawi va inaugurer, en 2021, une ambassade à Jérusalem, et deviendra le premier Etat d’Afrique à implanter une mission diplomatique dans la ville. Une première depuis plus de quarante ans, ont indiqué récemment les ministres des Affaires étrangères du Malawi et d’Israël.
« Je souhaite féliciter le gouvernement du Malawi pour son choix important d’être pionnier et le premier pays africain à établir son ambassade à Jérusalem », a expliqué le 3 novembre dernier, Gabi Ashkenazi, ministre israélien des Affaires étrangères, durant un point presse, dans la ville sainte, en compagnie de Eisenhower Mkaka, chef de la diplomatie du Malawi.
Des valeurs communes entre les deux pays
« Nous avons réaffirmé notre proximité et nos valeurs communes de prospérité et de paix », a indiqué Eisenhower Mkaka qui a transmis au chef de la diplomatie israélien un message du président malawite Lazarus Chakwera, révélant la décision d’implanter l’ambassade à Jérusalem. Par le passé, la Côte d’Ivoire, le Zaïre mais aussi le Kenya, ont possédé une ambassade à Jérusalem. Après la guerre du Kippour en 1973 entre Israël et plusieurs pays arabes, ces Etats africains avaient décidé de fermer les ambassades à Jérusalem.
Jérusalem, un enjeu symbolique fort
Actuellement, plusieurs pays d’Afrique disposent d’une ambassade à Tel-Aviv, mais aucun n’en avait jusque-là à Jérusalem, ville au cœur d’enjeux diplomatiques entre les Palestiniens et les Israéliens. Le Malawi est l’un des seuls Etats d’Afrique dont les relations avec l’Etat hébreux sont permanentes depuis le milieu des années 1960, mais n’a pas d’ambassade en Israël, a déclaré Gabi Ashkenazi. Les Etats-Unis avaient déménagé, en 2018, leur ambassade de Tel-Aviv vers Jérusalem. Une décision qui a mis en colère les Palestiniens.
Israel a récupéré de la partie orientale de Jérusalem en 1967 et estime aujourd’hui que la totalité de la ville est la capitale « éternelle » et « indivisible », alors que Les Palestiniens souhaitent faire de Jérusalem-Est la capitale de l’Etat qu’ils veulent construire. De son côté les Nations Unies estiment que le statut de la ville sainte doit être au centre d’un accord entre Israéliens et Palestiniens, et que pour le moment les capitales ne doivent pas implanter à Jérusalem leur ambassades en Israël.