Ils s’inquiétent de l’antisémitisme et de la violence menée par des groupes de suprémacistes blancs de plus en plus en plus actifs. Si les noms de ces groupes peuvent faire sourire, leurs revendications, elles, font froid dans le dos.
Les Juifs américains sont anxieux.
Ils s’inquiétent du COVID-19, qui a déjà tué 25 000 Américains et qui se propage rapidement alors que l’hiver approche. Leur future financier, des plus précaire, les inquiète également.
Ils s’inquiétent de l’antisémitisme et de la violence menée par des groupes de suprémacistes blancs de plus en plus en plus actifs. Si les noms de ces groupes peuvent faire sourire, leurs revendications, elles, font froid dans le dos, comme Proud Boys, QAnon et Boogaloo Bois.
Ils ont été énervés par les manifestations du mouvement « Black LIves Matter » au printemps et en été, qui ont donné lieu à des violences occasionnelles et à une sorte d’anarchie. Il y a également eu des dégradations antisémites et anti-Israël. Les Juifs américains sont hostiles à une certaine forme de progressisme émanent d’une certaine frange de la gauche qui tend à faire du soutient à Israël un péché politique et moral.
La plus part, cependant, craignent la chute de la démocratie américaine.
Le Président Trump a passé des mois à miner la légitimité du vote du 3 novembre, et ne s’est pas engagé à un transfert pacifiste du pouvoir s’il perd. Il est possible qu’une élection controversée, ou même une victoire claire de l’un des candidats, pourrait résulter en des troubles civils et un chaos politique. Le FBI a conseillé aux institution juives de se préparer à d’éventuelles violences le jour des élection, peu importe qui la remporte.
Dans une communauté fortement démocrate, la plupart des Juifs américains s’inquiète d’un second mandat de Trump et ce que cela pourrait signifier pour leur pays. Un sondage a montrer que 75% des juifs américains sont favorables à Biden et seulement 22% à Trump.
Parmi les supporters de Trump, dont la plupart des Juifs orthodoxes, il y a la crainte que la victoire de Biden accelérerait la chute de la loi et de l’ordre et élève une gauche progresiste qui est hostile à la religion et à l’Etat d’Israël, et qui souhaite transformer les Etats-Unis en un pays socialiste.
« C’est une période de grande anxiété en Amérique en général et cela ne s’arrête pas aux Juifs. Il y a une vraie inquiétude concernant le déclin de l’Amérique. Le Coronavirus lui a simplement donné plus de poids » a observé Jonathan Sarna, un histoirien de la communauté juive américaine à l’université de Brandeis. « Si on conprend que la principale inquiétude est que les meilleurs jours de l’Amérique sont derrière nous, alors cette anxiété n’est pas seulement momentanée, surtout pour les Juifs qui ont grandi avec des histoires de la Shoah, la question est donc : peut-être que nous devrions regarder autour de nous. »
Pour la première fois, les Juifs américains envisagent sérieusement d’obtenir un second passeport « juste au cas où ». Ils cherchent à immigrer au Canada, à obtenir la citoyenté d’un pays européen ou à immigrer en Israël. Cette année, un nombre record de Juifs américains ont commencé des demandes à Nefesh B’Nefesh, l’organisme qui gère les Alyahs depuis l’Amérique du Nord.
Un nombre impressionnant de Juifs, s’ils sont honnêtes, ont eu une conversation qui aurait été inimaginable pour eux il y a 10 ans : que se passera-t-il si on doit quitter le pays ? » a déclaré Sarna. « Quel est le plan B ».
Liliana Schaefer de Winchester, en Virginie a presque obtenu la citoyenneté allemande, où est né son père.
« J’ai vu une montée de l’antisémitisme à droite comme à gauche, et même si je m’indentifie plus comme de gauche, ça me fait peur » a déclaré Liliana Schaefer, 19 ans. « Je veux juste avoir un passeport en plus, et l’Europe est un endroit où je peux aller si les choses se passent mal ici ».
Elle a ajouté, « on ne peut jamais avoir trop de passeport. C’est toujours une bonne chose d’avoir un plan B. Ca doit être le traumatisme intergénérationnel qui parle, mais avoir une porte de sortie est toujours une bonne idée ».
Heather Segal, une avocate de Toronto qui s’occupe des demandes d’immigration depuis 25 ans, a dit qu’auparavant elle n’avait jamais vu un intérêt aussi élévé des américains pour émigrer au Canada. La plupart de ses clients sont des Juifs américains.
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« Je ne vais pas être bloqué » lui ont dit les clients de Segal. « Il va y avoir une guerre civile, ça va être la fin de la démocratie. Je suis très inquiet pour notre future. Je ne veut pas attendre et voir ce qui se passe. Mes grands-parents ont quitté la Pologne pendant la Seconde Guerre Mondiale ».
Ils disent : « je n’aurais jamais pensé que je chercherais ça. Je suis bien établi aux Etats-Unis. Ma famille est ici, mon travail est ici. Ce n’est pas quelque chose que je pensait qu’il allait se produire ou même que j’ai imaginé. »
Segal a ajouté : « ce n’est pas qu’une seule personne qui dit ça, je l’entend plusieurs fois par jour ».
Alors que ces derniers mois de pandémie, troubles civils, tumulte politiquem l’anxiété des Juifs américains s’est exacerbée. Les sondages ont suggéré qu’elle progressait doucement depuis des années. Dans la version de Juin 2019 d’un sondage annuel mené par le Comité juif américain, 65% des sondés ont déclaré considérer le statut de Juif américain comme moins sûr qu’un an auparavant (15% ont déclaré qu’il était plus sûr). Dans la version 2018 de ce sondage, 55% des sondés trouvaient que le statut de Juif américain était moins sûr qu’un an auparavant. Dans le sondage de cette année qui a été publié cette semaine, 43% des sondés considèrent que leur statut est moins sûr que l’année précédente et 52% déclare que c’est pareil qu’en 2019.
Les années précédentes, quand on interrogeait les sondés sur la question de l’antisémitisme précisément, 41% ont déclaré en 2017 que l’antisémitisme était un problème grave en Amérique, ils n’étaient que 21% en 2016 et 2015 et juste 14% en 2013 (il n’y a pas eu de sondage en 2014).
L'antisémitisme à la maison
Les Juifs américains pensent en général que l’antisémitisme n’arrive qu’ailleurs, en France, en Angleterre, sur internet, dans le monde Arabo-Musulman.
Les signes que l’antisémitisme est arrivé chez les Américains sont devenus de plus en plus difficiles à ignorer. Des mois d’attaques contre les Juifs Othodoxes à Brooklyn en 2019. Le massacre de Pittsburgh à la synagogue de Tree of Life en octobre 2018 qui a fait 11 victimes et est l’attaque antisémite la plus meurtrière aux Etats-Unis. La fusillade au centre Habad de Poway en Californie, en avril 2019 où une personne a trouvé la mort. Des attentats à seulement quelques semaines d’écarts en décembre 2019 à Monsey dans l’Etat de New York et à Jersey City dans le New Jersey, où 4 personnes ont été tuées par les terroristes.
« Tout d’abord nous devons reconnaître le problème pour ce qu’il est : une épidémie. Nous ne parlons plus d’actions rares et isolées, aussi graves qu’elles soient, mais d’un phenomène régulier » a écrit une membre juive du Congrès, Nita Lowey dans une déclaration conjointe avec le dirigeant du Comité des Juifs américains, David Harris parue ce mois-ci dans le New York Times. « Ensuite, nous devons comprendre que de multiples idéologies sont la source de ce paroxysme de haine, ce n’est pas le résultat d’un seul courant politique ».
Aujourd’hui, le sentiment antisémite semble venir de toute part : les théoriciens du complot de QAnon, qui prétendent que les démocrates adorateurs de Satan organisent un réseau pedophile mondial, font également la promotion des classiques clichés antisémites. Les étudiants qui harcèlent et marginalisent les étudiants juifs qui osent soutenir publiquement Israël ou ne dénonce pas le Sionisme comme une idéologie raciste. Des athlètes et des célébritées noires postent des messages antisémites sur les résaux sociaux.
La candidate républicaine au Congrès Marjorie Taylor Greene, qui est l’une des favorites pour le l’élection le mois prochain de la Chambre Américaine des Représentants, a posé pour des photos avec un ancien leader néo-nazi, partager une vidéo prétendant que les « suprémacistes sionistes » tentent de noyer l’Europe sous l’arrivée massivebde réfugiés et promeut des théories du complot qui accusent George Soros et la famille Rothschild d’essayer de contrôler le monde.
Alors qu’il y a de vrais incidents antisémites, qui ont atteint un triste recors en 2019, d’après la Anti-Defamation League. Plus de 2 100 incidents comprenant des agressions antisémites, du vandalisme et du harcélement ont été recensés en 2019, sont 5 meurtres. En 2020, le confinement qui a limité les activité à l’extérieur semble avoir réduit le nombre d’agressions antisémites. Néanmoins, la rhétorique antisémite ne cesse de fleurir en ligne, où certains théoriciens du complot accusent les Juifs de propager le virus.
Avec les cas de coronavirus qui sont maintenant disproportionellement nombreux dans les quartiers de New York à forte population Haredi, et après les manifestations des Haradim dans le Borough Park de Brooklyn, certains Juifs de New York s’inquiètent de possibles représailles contre les Juifs accusés de propager le virus.
La plus grande partie de l’antisémitisme semble ne rien avoir à voir avec le virus. Quand les manifestion du mouvement Black Lives Matter ont éclatées après le meutre de George Flyod par la police, et se sont répandues dans la majorité des grandes villes américaines en mai, des synagogues à Los Angeles, dans le Winconsin, à Minneapolis et ailleurs ont été vandalisées par des graffitis antisémites ou anti-Israël. Fin août, des pyromanes ont mis le feu au centre Habad de l’université du Delaware. Quelques jours auparavant, un centre Habad à Portland dans l’Oregon a pris feu, deux fois (les authorités enquêtent toujours pour en déterminer la cause. En octobre, un individu se décrivant lui-même comme un skinhead a plaidé coupable pour avoir planifié de faire exploser une synagogue dans le Colorado.
Les synagogues aux Etats-Unis ont maintenant des agents de sécurité à l’entrée, une pratique largement répandue en Europe depuis plusieurs dizaines d’années mais qui était rare aux Etats-Unis il y a quelques annnées. Une partie des financements pour sécuriser les institutions juives proviennent du gouvernement américain sous la forme d’allocation du Département de la Sécurité Intérieure.
L'élection
Peut-être qu’aucun facteur ne pèse plus sur l’esprit des Juifs Américains maintenant que l’élection à venir.
Les enjeux sont importants. Les supporters juifs de Biden, environ les 3/4 des Juifs américains, partagent les craintes des démocrates en général : un second mandat de Trump. Ils s’inquiéte que celui-ci alimente les divisons dans la société américaine. Ils estiment également qu’un second mandat de Trump entraverait une réponse efficace des Etats-Unis face au Coronavirus et continuer d’éviter les institutions comme le Centre de Contrôle des Maldies pour le département d’Etat.
Ils s’inquiètent aussi de l’approche de Trump face aux suprémaciste blancs. Dans les premiers débat présidentiels de cette saison, quand le présentateur Chris Wallace (qui est juif) a demandé à Tromp de condamner les Proud Boys (un groupe violent et armé d’extrême droite, Trump a répondu : « Proud Boys, il faut prendre du recul et se tenir prêt ». Sa déclaration a vite était perçue comme un cri de ralliement par les Proud Boys. Après de nombreuses critiques, Trump a exprimé une condamnation plus claire de la suprémacie blanche.
Les suppoters juifs de Trump, majoritairement orthodoxe d’après un sondage montrant que 83% des Juifs orthodoxes étaient favorables à Trump. Ils ont leurs propres inquiétudes concernant la victoire de Biden : la violence et les troubles de la gauche, l’antisémitisme et l’antisionisme des progressistes des politiques de gauche, les établissements culturels et cooporatif, et la ligne durcie de la Maison Blanche dans ses relations avec Israël.
De nombreux Juifs républicains partagent les inquiétudes des démocrates à propos de l’antisémitisme de droite, et les Juifs démocrates sont inquiets concernant le sentiment anti-Israël de la gauche.
A gauche comme à droite, il y a un sentiment de crainte parmi les Juifs américains que les othodoxies aient ceinturé leur sens de ce qui a été un jour réputé pour être « the goldene medina » (the golden land) est en déclin. Peut-être que la démocratie américaine n’est pas inébranlable. Peut-être que le libéralisme n’est pas une garantie ultime de la sécurité des Juifs. Peut-être que les calamités que vivent les communautés juives ailleurs dans le monde peuvent arriver aussi aux Etats-Unis.