Le chef d’état-major Kochavi, en visite à Washington, tentera de persuader les Américains de durcir leurs positions dans les négociations avec Téhéran.
L’élection du président iranien Ibrahim Raisi, 60 ans, un conservateur défini à Jérusalem comme « extrémiste » et considéré comme un allié de l’ayatollah Ali Khamenei, n’a surpris personne en Israël. Depuis plusieurs mois, l’establishment de la défense se prépare à l’éventualité d’une attaque contre l’Iran en cas de percée de son projet nucléaire.
Il s’agit d’une option militaire complexe, nécessitant des capacités, une formation et des armements spéciaux, mais l’establishment de la défense pense qu’à l’avenir, il y aura une possibilité opérationnelle concrète d’attaque. Dans le même temps, ce n’est un secret pour personne que l’attaque contre l’Iran est très complexe au vu de la dispersion et de la localisation des sites nucléaires, et Israël aurait préféré prendre d’autres mesures afin d’arrêter le programme nucléaire iranien.
En même temps, il y a ceux en Israël qui pensent que le choix de l’extrémiste Raisi n’est pas forcément négatif pour Israël. Selon certaines opinions au sein de l’establishment de la défense, c’est précisément la possibilité que Raisi soit fortifié dans des positions très conservatrices qui pourrait rendre difficile le renouvellement de l’accord nucléaire avec les États-Unis.
Pendant ce temps, Israël a récemment adopté une nouvelle politique concernant les négociations américano-iraniennes sur l’accord nucléaire. L’ancien Premier ministre Benjamin Netanyahu a interdit aux responsables israéliens de discuter des détails de l’accord, mais le Premier ministre Naftali Bennett a levé l’interdiction.
L’espoir israélien est que les conditions difficiles que Raisi posera, ainsi que sa conduite, qui peut être extrême, bouleverseront l’administration Biden au point que non seulement il ne signera pas d’accord avec lui, mais il enverra également des avions transporteurs dans la région. Dans un tel cas, la signature de l’accord sera reportée de quelques mois, et Israël pourra tenter d’influencer les détails de l’accord. C’était après qu’il ait semblé que les Américains aient souscrit et aient fini de le signer sans qu’Israël puisse exprimer son opinion sur la question.
D’autres membres supérieurs de l’establishment de la défense pensent le contraire et estiment qu’il est possible que le conservateur Raisi essaie de s’attribuer une réalisation importante lors de son élection à ce poste et signe un accord avec les États-Unis pour promouvoir les concessions et les accompagner bénéfices économiques. Toujours selon cette version, l’accord ne sera pas signé avant septembre, le prochain président iranien ne devant prendre ses fonctions que début août.
D’une manière ou d’une autre, Israël est très inquiet pour les mois à venir, qui sont définis comme du « brassage ». D’une part, pendant ces périodes, la surveillance de l’AIEA est réduite ; d’autre part, les Iraniens ne sont pas attachés à l’accord et continuent à enrichir et à avancer autant qu’ils le souhaitent dans le programme nucléaire ; et d’autre part, il y a pas de menace militaire concrète ni de sanctions significatives.