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Pologne : « le Juif à la pièce d’argent », un porte-bonheur qui fait débat

Jeudi, le quotidien polonais Gazeta Wyborcza a rapporté les paroles du conseiller municipal chargé des affaires Culturelles Robert Piaskowski qui s’exprimait contre la vente de figurines de juifs orthodoxes présentées comme des portes-bonheurs censées apporter la richesse.

 « Cette figurine est antisémite et il est temps pour nous de le réaliser ».

Piaskowski a ajouté que « dans une ville comme Cracovie, avec un patrimoine aussi difficile et un passé douloureux, il ne devrait pas être vendu ».

La figurine du Juif porte bonheur

Cracovie est une ville riche en histoire et en architecture qui attire tous les ans de nombrreux touristes. C’est aussi l’un des points de départ de nombreuses visites organisées du camps d’extermination nazi d’Auschwitz.

Dans le centre historique, parmis tous les souvenirs disponibles dans les boutiques dédiées, entre la porcelaine de Bolesławiec et les angelots, on trouve une figurre déclinées à toutes les sauces (de mauvais goût) : un Juif portant kippah et papillotes et aborant un nez en lame de cimetière. Cette représentation ne saurait être compléte sans la pièce d’or à la main.

Le Juif est riche, comme chacun sait.

C’est pour cela qu’à Cracovie on peut acheter ce « Juif à la pièce d’argent » qui serait censé apporté la richesse à son propriétaire. Comme les trèfles à 4 feuilles et les fers à cheval.

Ce « Juif à la pièce d’argent » se décline en tableau, en sculpture, en aimant, parfois accompagnés de phrases comme « Pour la fortune » ou « Pour un paquet de fric ».

Le Juif à la pièce d'argent, mode d'emploi

Comme si cette représentation n’était pas assez antisémite toute seule, avec son Juif à kippah très âgé et serrant un pièce ou une bourse contre lui comme si sa vie en dépendait, ce « porte-bonheur’ doit être accroché à gauche de la porte d’entrée, comme un simulâcre infame de mezouzah. Ce tableau doit pouvoir être suspendu à l’endroit, mais aussi à l’envers. Pour devenir riche, il convient de glisser une pièce d’un grosz derruère le cadre et de retourner son « Juif à la pièce d’argent » chaque samedi pour qu’il ait la tête en bas.

L’association des Juifs et de l’argent n’est pas nouvelle, ni spécifique à la Pologne. Partout en Europe, des expressions ou des représentations témoignent de ces préjugés. Ce qui interpelle dans le cas du Juif à la pièce d’argent, c’est sa présence massive dans des magasins, à notre époque et dans ce qui fut jadis un quartier juif.

Du proverbe au tableau

L’apparition de ce « Juif à la pièce d’argent »dans les magasins de souvenirs de Cracovie daterait des années 2000. C’est une figure courante dans les boutiques de souvenirs et sur certaines plateformes de vente en ligne polonaises. 

D’après une enquête réalisée au printemps 2015 par Paweł Dobrosielski, Piotr Majewski et Justyna Nowak témoigne de la prépondérance des représentation du « Juif à a pièce d’argent » à Cracovie. En effet, 65% des sondés savent l’identifier, 55% ont des amis ou de la famille qui possède une représentation, 26% l’ont vu dans les magasins et 18% possèdent eux-même une représentation. Cette pratique étant récente, l’âge n’influe pas sur la propension à connaître ou posséder une représentation du « Juif à la pièce d’argent ». 

De plus, si cette représentation est répendue et que les gens savent qu’elle est censée apporter la fortune, la majorité des sondés ne savent pas qu’il faut mettre une pièce derrière le cadre, ni qu’il faut retourner la tableau le samedi.

Les Juifs dans la culture polonaise

Cette diffusion massive du « Juif à la pièce d’argent » en Pologne n’est pas le fruit du hasard, et s’inscrit dans une longue tradition d’association systèmatique du Juif et de l’argent.

« Le Juif dans le vestibule, l’argent dans la poche »

Sous entendu que si le Juif ne dépassait pas le vestibule, il n’y avait pas à craindre poour ses finances.

Avec le « Juif à la pièce d’argent » ce proverbe serait inversé : le Juif dans le vestibule attire l’argent vers les poches du propriétaire du tableau. Ce qui, selon l’anthropologue Joanna Tokarska-Bakir «revêt un sens amer, qui renvoie au réflexe d’enrichissement des Polonais au moment de la protection des Juifs ».

« Qui n’a pas de Juif à la maison est sans argent »

Cette maxime viendrait d’un proverbe plus ancien renvoyant à l’activité d’usurier qui était presque exclusivement pratiquée par des Juifs, cette activité étant condamnée par l’Eglise catholique : « quand la pauvreté est là, va chez le Juif ».

Ces deux proverbes en ont donné un autre : « Pour que l’argent reste à la maison, et qu’il n’en sorte pas, garde un Juif chez toi, il gardera le pognon ».

L’association du Juif et de l’argent n’est donc pas récente en Pologne, mais d’où vent cette figure du « Juif porte-bonheur » ? Quelle interprétation doit être donnée à cette représentation au vu du passif antisémite ?

Le juif totem

Pour l’anthropologue Joanna Tokarska-Bakir le « Juif à la pièce d’argent » serait une sorte de totem, et en avoir un chez soit serait une façon d’exorciser une certaine culpabilité dans la spoliation et le meurtre des Juifs pendant la Seconde Guerre Mondiale.

Paweł Dobrosielski ajoute que l’on peut considérer ce Juif à la pièce d’argent comme une forme « d’aprivoisement » du préjugé antisémite liant les Juifs à l’argent en lui donnant un sens positif : le Juif est au côté du Polonais dans sa recherche de richesse.

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