Selon la mise en accusation d’une femme qui est entrée illégalement en Syrie le mois dernier, ceux qui l’ont interrogée ont exigé qu’elle les conduise à un poste de l’armée israélienne, mais elle a refusé et a été mise en prison pendant 16 jours.
Après qu’une femme israélienne ait traversé, le mois dernier, la frontière israélo-syrienne, les Syriens qui l’ont interrogée lui ont demandé de conduire des troupes Syriennes à un poste militaire de Tsahal pour enlever des soldats israéliens. Cette information a été rapportée samedi.
Comme la femme a refusé la demande de ses ravisseurs, elle a été envoyée à la prison de Damas où elle a passé 16 jours.
Cette femme qui a traversé la frontière est devenue un incident international majeur et elle a été renvoyé en Israël via la Russie après plus d’une semaine de tergiversations diplomatiques. Son retour s’est fait au prix de la libération de prisonniers Syriens détenus en Israël et de vaccins contre le coronavirus.
Elle a été mise en examen le mois dernier pour plusieurs chefs d’accusations, dont sa sortie illégale du pays.
Cette femme, dont l’identité n’a pas été révélée, souffrirait de troubles mentaux. Elle aurait 25 ans et serait originaire de Modiin Illit. Elle aurait quitté la communauté utra-orthodoxe. Elle parlerait également l’Arabe.
La cour a autorisé cette semaine la publication d’une partie de la mise en accusation.
Cette femme aurait servi en 2019 dans l’armée israélienne. Après la fin de son service militaire, elle a adopté un style de vie nomade en Israël et n’avait pas d’adresse fixe.
Elle a décidé de traverser la frontière avec la Syrie alors qu’elle vivait avec une famille à Jérusalem fin janvier, elle a, par la suite, cherché sur internet quel était le village le plus près de la frontière et comment s’y rendre.
Le 31 janvier, elle est allée dans la ville israélienne de Kiryat Shmona, près de la frontière, a passé du temps avec un ami et a préparé son passage de la frontière.
Le 2 février, elle a pris le bus pour la ville israélienne et druze de Majdal Shams, et est partie de nuit à pied avec de la nourriture, des équipements, un téléphone et un appareil photo. Elle voulait rester en Syrie quelques temps, et savait qu’il y avait de grands risques qu’elle soit interrogée et qu’elle puisse être tuée, a détaillé la mise en accusation.
Elle a marché pendant presque une journée, a laissé son sac dans la zone démilitarisée entre la Syrie et Israël est en entrée dans le village avec seulement son appareil photo à environ 19 heures. Une foule s’est formée autour d’elle quand elle est arrivée dans le village, et deux personnes l’ont emmenée au bureau de police le plus proche.
Elle a été envoyée dans un camps de détention, elle a été interrogée puis a été envoyée le lendemain dans une prison à Damas.
Au total, elle a été interrogée pendant plusieurs jours. Elle a raconté à ceux qui l’interrogeaient comment elle a traversé la frontière et a noté les détails de son trajet dans un carnet qu’ils lui ont fournit.
Ceux qui l’ont interrogée lui ont demandé de refaire le chemin en sens inverse avec des soldats syriens pour les conduire à un poste de l’armée israélienne pour qu’ils mènent une attaque, mais elle a refusé, disant qu’elle ne voulait tuer personne. Les Syriens ont répondu qu’ils ne tueraient personne mais qu’ils voulaient capturer des soldats israéliens. Elle a à nouveau refusé.
La femme a été remise à la Russie le 19 février.
Le procureur a dit qu’elle n’en était pas à son coup d’essais, elle s’est plusieurs fois rendue dans les zones contrôlées par l’Autorité Palestinienne en sachant que cela était interdit.
En novembre, elle avait tenté de traverser la frontière avec Gaza mais elle a été arrêtée à la cloture près du Kibbutz Nahal Oz.
Quatre jours plus tard, elle a décidé de se rendre à Gaza par la mer et s’est rendu le soir à Zikim Beach avec une planche de surf. Elle été appréhendée par Tsahal et a fait demi-tour.
En janvier, elle a illégalement traversé la frontière jordanienne à vélo près d’Eilat. Elle a rencontré des soldats jordaniens, a bu un café et passé plusieurs heures avec eux. Elle a été entendue à Aqaba par les renseignements jordaniens puis est retournée en Israël.
En octobre 2020, elle avait pris une Jeep pour le frontière Libanaise et avait parlé avec des gens de l’autre côté de la cloture de sécurité. Elle a été repérée par le Hezbollah et sa photo a été publiée dans un média local.
Sa défense est basée sur le fait qu’elle n’a pas porté atteinte à la sécurité d’Israël et qu’elle n’en avait pas l’intention.
Elle est rentrée en Israël depuis Moscou le 19 février, grâce à un accord négocié par la Russie. Cet accord inclus l’achat par Israël de vaccins russes pour une valeur de 1.2 millions de dollars pour la Syrie.
Israël a relaché deux bergers syriens capturés du côté israélien de la frontière, et réduit la peine d’un prisionnier de sécurité de nationalité syrienne. Cela a été vu comme un accord d’échange, mais Israël a déclaré avoir pris cette décision pour montrer sa bonne volonté.
Après que la femme soit revenue en Israël, elle aurait dit aux enquêteurs qu’elle « cherchait l’aventure ». Elle ne se serait pas excusée, et n’aurait pas exprimé de regrets concernant son escapade. Les enquêteurs ont déterminé qu’elle n’avait pas coopérer avec des entités ennemies en Syrie.
Elle a été interrogée doucement par les enquêteurs qui ont pensé qu’elle était troublée.
Sa page Facebook la montre souvent en train de voyager en Israël, y compris dans certaines zones arabes, en Judée-Samarie. Dans un poste, elle a écrit « je ne reconnais pas vos lignes, qu’elles soient vertes, bleues ou violettes, et pas même une ligne rouge m’arrêtera ». Les frontières entre Israël, les territoires contrôlés par l’Autorité Palestinienne, le Liban et la Syrie, sont appelées lignes Verte, Bleu et Violette.