Les Palestiniens qui ont été vaccinés pourront passer les checkpoints et venir travailler en Israël.
Hiyi Ouianina ne veut pas transmettre le coronavirus à sa mère âgée, elle a donc été l’une des 120 000 travailleurs palestiniens vaccinés contre le coronavirus dans le cadre de la campagne de vaccination menée par Israël.
« Je ne veux pas rendre les gens malades » a déclaré Ouanina mardi alors qu’elle se remettait rapidement à Efrat de l’injection du vaccin Moderna.
Elle était parmi les premiers 21 000 palestiniens à recevoir le vaccin lors d’une opération conjointe de l’Office pour la Coordination des Activités du Gouvernement dans les Territoires (COGAT), le ministère de la Santé et Magen David Adom qui a débuté lundi.
Cette mère de quatre enfants a déclaré avec un petit sourire que les Palestiniens avaient peur de la vaccination, et que leur commentaires « l’ont effrayée ».
Elle était reconnaissante de recevoir le vaccin offert par Israël plutôt que par l’Autorité Palestinienne et s’est senti plus en sécurité quand elle a été vaccinée.
« Je fais plus confiance au vaccin israélien » a déclaré Ouanina, une habitante du village voisin de Battir.
Ouanina s’est déclaré chanceuse d’avoir pu se faire vacciner grâce à son emploi de femme de ménage à Neveh Daniel.
L’Autorité Palestinienne n’a pas fait beaucoup pour permettre à son peuple de recevoir le vaccin, a-t-elle déclaré, ajoutant que le meilleur conseil qu’elle a reçu des gens était d’arrêter d’aller au travail et de « juste rester à la maison ».
Israël a vacciné plus de 5 millions de ses citoyens. Le taux d’infection a commencé à baisser, et le pays a commencé la réouverture de son économie.
L’Autorité Palestinienne compte sur une stratégie de confinement alors qu’elle peine à se procurer des doses de vacccin. Jusqu’à présent, seul 22 000 doses de vaccin sont arrivées dans la bande de Gaza, et 10 000 sont allées dans les territoires palestiniens de Judée-Samarie.
Le programme de vaccination des Palestiniens titulaire d’un permis de travail représente la meilleure chance pour les Palestiniens de se faire vacciner.
Israël a été vivement critiqué pour avoir donné la priorité à ses citoyens dans la campagne de vaccination. Certains ont déclaré qu’Israël aurait dû partager équitablement les 10 millions de premières doses, suffisantes pour vacciner 5 millions de personnes, reçues de Pfizer entre les citoyens israéliens et les Palestiniens de Judée-Samarie et de Gaza.
Israël a prévu de donner la priorité aux Palestiniens dès que son propre programme de vaccination serai terminé. D’après les Accords d’Oslo, l’Autorité Palestinienne est responsable des la santé de ses citoyens. En plus du programme de vaccination pour les travailleurs palestiniens, Israël a également donné 2 000 doses du vaccin Pfizer à l’Autorité Palestinienne et s’est engagé à lui en fournir 3 000 de plus.
Le colonel Eyal Zevi, le chef du Département des Opération du COGAT, a parlé lundi de l’importance de la vaccination des Palestiniens, alors que l’armée a ouvert 8 centres de vaccination aux différents checkpoints vers Israël.
« Le virus ne connaît pas de frontières, et donc la vaccination des travailleurs palestiniens sert les intérêts des deux parties » a-t-il déclaré.
Mardi, le ministre de la Santé Yuli Edelstein a visité le parc industriel de Barkan en Samarie lors de l’inauguration de son centre de vaccination pour les Palestiniens qui travaillent dans les usines. Le ministre de la Santé et le chef du Concil Régional de Samarie Yossi Dagan ont félicité le premier travailleur palestinien qui a été vacciné sur le site.
Edelstein s’est ensuite rendu dans la ville voisine d’Ariel pour y inaugurer un autre centre de vaccination avec le maire Eli Shaviro.
Aux deux endroits, Edelstein a parlé de l’importance de la coexistence avec les Palestiniens, comme dans les régions industrielles de Barkan et Ariel.
C’est à quoi le futur devrait ressembler, a-t-il déclaré, ajoutant : « c’est le futur. C’est la paix. C’est la coexistence. »
Le chef du conseil régional d’Efrat, Oded Ravivi a déclaré : « le coronavirus nous apprend à quel point les relations de bon voisinage sont importantes, à quel point les relations entre Israéliens et Palestiniens peuvent être bonnes quand nous coopérons ».
Mais pour les Palestiniens qui sont venus se faire vacciner dans le petit centre avec ses panneaux en Arabe et son personnel arabophone, le vaccin est plus une questtion de sécurité et de travail que de coexistence.
Hanadi Abdo, une caissière du supermaché Rami Levy de Gush Etzion, a dit que le vaccin était obligatoire pour son travail, mais qu’elle était heureuse d’avoir cette opportunité parce qu’elle est exposée tout les jours à beaucoup de gens.
« Nous en avons besoin », a-t-il dit, ajoutant que ses deux filles adultes qui sont étudiantes avaient également put se faire vacciner.
« Je voulais me faire vacciner. Je ne veut pas avoir le corona » a dit Abdo, ajoutant qu’elle a également une fille de 13 ans qu’elle pensait à sa sécurité.
Walid Ahmad Abu Swai, un plombier de Bethlehem et père de quatre enfants, était à Efrat avec son fils, qui s’est lui aussi fait vacciner. Son autre fils a également réussis à se faire vacciné, mais pas sa femme ni ses deux filles.
Mahmoud Zohada, le chef d’une équipe de construction d’Efrat, a dit que son père avait été infecté et a guéris du coronavirus.
« J’ai été en quarantaine pendant 5 semaines » a dit ce père de 4 enfants, ajoutant qu’il avait convaincu ceux qui travaillent pour lui de se faire vacciner.
Zohada attent de recevoir son deuxième vaccin, qui est disponible pour 120 000 travailleurs dans un mois.
D’autres Palestiniens se sont déclaré nerveux de recevoir le vaccin et qu’il n’avait accepté de se faire vacciner uniquement parce que c’était obligatoire pour leur travail.
Eyed Abu Hammad a dit que s’il pouvait faire ce qu’il voulait il combattrait le coronavirus avec de l’eau chaude, du citron et de l’ail plutôt que de prendre le risque de se faire vacciner.
« Je connais beaucoup de gens qui ont eu le coronavirus et qui vont bien » a-t-il dit, il avait donc plus peur du vaccin que de la maladie.
« J’avais peur parce que je n’ai pas assez d’information concernant le vaccin » a dit Abu Hammad, ajoutant qu’il y avait toujours beaucoup de questions sans réponse concernant les effets secondaires à long terme du vaccin.
Ce père de 5 enfants du village de Wadi an Nis, au sud ouest de Bethléhem était le seul de son foyer de 7 personnes a avoir la possibilité de recevoir le vaccin.
Abu Hammas a dit qu’il n’avait pas le choix. Son employeur à Neveh Daniel lui a dit qu’il ne pouvait venir au travail que s’il était vacciné.
Après avoir reçu le vaccin, le soldat de Tsahal lui a donné un certificat de vaccination sur une petite feuille de papier, et son ami a prit une photo du moment.
Il n’a eu que de léger maux de tête après le vaccin.
Avec ou sans le vaccin, « je laisse mon destin entre les mains de Dieu » a déclaré Abu Hammad.